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Après une quatrième édition 2021 en ligne, le salon Collectible accueillant la crème du design d’exception et émergent international, a fait son grand retour entre le 20 et le 22 mai dernier, à l’espace Vanderborght. Focus sur une dizaine de pièces, maisons d’éditions, créateurs ou galeries qui font désormais de ce rendez-vous annuel, un immanquable du secteur.
Depuis 2018, les deux fondatrices Clélie Debehault et Liv Vaisberg œuvrent à faire de Collectible, une plateforme valorisant la création design de collection, à travers des créateurs reconnus ou en devenir. « Collectible, c’est plus qu’un salon, c’est une communauté d’acteurs qui se retrouve dans une sorte de Summer Camp », souligne Liv Vaisberg. Cette année, plus de 100 participants internationaux – galeries, studios design, institutions ou maisons de renom – ont participé à l’édition placée sous le signe du renouveau. En effet, l’évènement s’est doté d’une nouvelle section The Editors, regroupant les maisons d’édition prospectives et de niche, à côté de Main, section dédiée au design représenté en galeries et Bespoke, privilégiant matériaux nobles, rares et savoir-faire artisanaux revus par des designers indépendants. Quant à Curated, consacrée aux designers et studios émergents ou indépendants, elle a été conçue cette année par le collectionneur et curateur design Berry Dijkstra qui a imaginé Escapism, une exposition repensant les formes et les matériaux. « Je souhaitais inviter le public à voyager hors de la réalité et le transporter dans un monde éthéré, utopique, fantaisiste, à travers les formes et les objets », relève encore le commissaire hollandais. Dans ce contexte réjouissant, florilège de quelques pièces ou créateurs remarqués.
Section Main
Sur le stand de la galerie belge Maniera, éditant des objets aux confins de l’architecture, du design et de l’art, le designer autrichien Lukas Gschwandtner présente une chaise qui s’appréhende comme un vêtement de cuir, avec une longue écharpe à franges, modulable. Issu du monde de la couture, il s’intéresse au problème d’échelle, au corps, et étudie particulièrement la façon dont un meuble va s’approprier le langage corporel. Une vision du siège à la fois luxueuse et humaine, à travers des formes rappelant des accessoires que l’on porte très fréquemment sur soi.

La galerie barcelonaise présente entre autres pièces Game of synchronocity de StudioPepe, agence de design et d’architecture milanaise, dont les œuvres, souvent poétiques, ont une identité iconographique forte. Cette table s’inspire de la philosophie de Carl Gustav Jung, défendant l’existence de connexions cachées entre des phénomènes non reliés entre eux. En premier lieu, son usager pense à une idée, une question ou un fait personnel. Puis, il fait rouler deux fois une petite bille de métal qui va s’arrêter sur une partie du plateau où est gravée une pensée, telle une réponse à son interrogation. Des réponses qui peuvent être parfois contradictoires. Un objet esthétique, ludique et philosophique !

Le stand de la galerie Maria Karlova d’Amsterdam figure parmi ceux qui ont été les plus remarqués pour ses pièces s’intéressant à la valeur des matériaux et l’esthétique pure des formes. Connu pour son travail à partir de cartons et matériaux de rebut, le créateur tchèque Vadim Kibardin présente pour la première fois Black Mirror, nouvelle collection capsule comprenant une chaise et une table de coiffeuse conçus à partir de papier récupéré. Ses objets aux design organique et coloris noir profond, explorent donc la pratique du réemploi et contribuent à la mise en place d’une économie circulaire. Jesse Visser Designprojects est une agence hollandaise de design, spécialisée dans les meubles et luminaires sollicitant de nombreux sens. Aussi sobre que poétique, la pièce Beacon of Light se compose d’une sphère lumineuse en verre sablé, reliée à une pierre – une roche unique, créée par la nature – par une corde suspendue à une poulie. Evoque-t-elle ce fragile point d’équilibre à atteindre dans notre monde incertain ? En utilisant en partie des matériaux essentiels, bruts, naturels, Beacon of Light met en avant le riche éventail de matières, prêtes à être utilisées, que la
nature met à la disposition de l’homme, et stimule la sérénité du spectateur.

Pour créer le collectif Objects with Narratives, deux jeunes entrepreneurs-designers bruxellois se sont inspirés du peintre surréaliste René Magritte. « Pour lui, la peinture était […] un moyen de raconter des histoires fascinantes, comme l’est pour nous le design de collection, explique le collectif. Comme le suggère le mot « surréel », les œuvres vont au-delà de leur réalité formelle et exigent une seconde lecture […]. » Sur le stand, deux environnements – l’un nocturne et organique, aux couleurs bleues et roses, l’autre plus lumineux et rayonnant, aux couleurs rouge et bronze – se font face. « Deux espaces uniques qui se stimulent et finissent par se fondre en une seule expérience surréaliste. » Parmi les pièces, entre autres de Supertoys Supertoys, Laurids Gallée, Pietro Franceschini, Sabourin Costes, celle du créateur allemand Lukas Cober évoque la force de l’océan. New Wave Side Table Liquid déploie ses lignes oblongues réalisées à partir de résine coulée et sculptée, afin d’obtenir sa forme définitive polie, toute en transparence.

Section Bespoke
Le jeune créateur français Leo Orta imagine des « œuvres d’art fonctionnelles », aux formes hybrides rappelant étrangement celles des humains et des végétaux et quelque peu surréalistes. Son ensemble est composé d’une table basse à deux plateaux et de deux chaises en fibre de verre, aux couleurs acidulées. « Le titre de cet ensemble est inspiré des propos du psychiatre Serge Tisseron dans son livre « Le jour où mon robot m’aimera », explique-t-il. Celui-ci évoque nos relations avec les machines, les robots et l‘intelligence artificielle. Avec certains objets, nous créons des liens affectifs. […] Grâce à ces liens, certains meubles nous permettent de ne pas avoir à rentrer dans une « surconsommation » du produit. »


Créé en 2022, le bureau Heim + Viladrich est né de l’association de Lauriane Heim et Johan Viladrich, créateurs hollandais au design sensuel, direct et sans compromis. Pour leur première participation à une foire, ils présentent AIRE 75, ensemble d’objets et meubles s’inspirant d’une aire d’autoroute. « Ces lieux toujours différents et pourtant toujours identiques nous ont inspirés sept œuvres, explique Lauriane Heim. Ayant récemment déménagé de Rotterdam à Montpellier, nous avons décidé de rendre hommage aux objets peu glorieux rencontrés le long de l’A75, pour rejoindre le sud de la France. Les matériaux et dimensions des tables de pique-nique, cendriers et bancs ont été balayés, étirés et transformés, afin de générer des pièces familières tout autant qu’inattendues. » Des objets souvent d’une seule matière, affichant joints et structures. A noter, leur miroir en inox brut, travaillé de manière à rappeler l’image de la buée dans les voitures…


L’atelier anversois de taille de pierre Studio DO, fondé par Dana Seachugan, créatrice de bijoux et l’artiste Octave Vandeweghe, analyse le rôle matériel et culturel des gemmes. Leur collection Gemma ex Lapide démontre la force du minéral utilisé comme matériau fondamental et comme support pour leurs multiples parures… Intervenant de manière quasi minimaliste sur la pierre, ils en extraient la forme traditionnelle liée au bijou et à sa fonction. Une vision délicate et innovante de la gemme, comme de la valeur d’usage de l’objet, mettant en exergue la simplicité et le caractère essentiel du matériau-support à exposer. Studio DO, un bijou à porter, une pierre à exposer !

Section The Editors
Créé en 2019 par le designer Clément Rougelot et le jeune entrepreneur Kevin Dolci, 13Desserts est un label français original et visionnaire. Sur leur stand, le luminaire rouge Venus de Sophia Taillet interpelle par le détournement de la technique de la cive, utilisée pour la création de vitraux contemporains. « Entre surface onduleuse et courbe voluptueuse, Venus est un luminaire en verre soufflé explorant les techniques traditionnelles du verre en fusion, explique-t-elle. En suspension, sa forme organique et gracieuse révèle une légèreté visuelle qui illumine l’espace. » En outre, Venus interroge l‘usage d’un verre aux antipodes de sa fonction. À tout moment, la cive ainsi courbée, à l’allure étrangement molle, semble basculer de part et d’autre du néon lumineux.


La seconde collection de la maison française Theoreme Editions, Collection 02, réunit des pièces de dix designers tels qu’entre autres, SCMP Design Office, Services Généraux, Adrien Messié, Victoria Wilmotte ou encore Wendy Andreu, ayant collaboré avec des artisans européens. Sur le stand mêlant scénographie aux couleurs pop acidulées et pièces aux lignes pures, souvent géométriques, Maze Mirror de Wendy Andreu est un long miroir conçu par des artisans italiens. Il ressemble à un monolithe minéral, à ceci près qu’il est composé de panneaux de verre fumé et miroirs. Une « sculpture-miroir » qui permet de voir sans être véritablement vu, jouant sur les reflets et les perspectives.

À l’espace Vanderborght, Collectible 2022 a tenu toutes ses promesses, offrant une belle visibilité à un design visionnaire, parfois radical, entre art architecture et design. Et confirmé sa place de choix au sein du Design contemporain et de son marché.

À travers vingt-cinq pièces conçues par une dizaine de créateurs, l’exposition « UNBUILT s’invite chez eux » propose, jusqu’au 21 juin, une vision singulière du design, très XXIème siècle. Un design de niche, où les frontières entre art, architecture, sculpture et design sont troubles.
Né en 2020, UNBUILT – littéralement « non construit » – est une galerie d’artistes-designers d’un autre genre, proposant des objets non dictés par le marché, créés au départ pour le propre usage de leurs créateurs. « UNBUILT est une communité d’artistes qui pensent l’objet, explique la fondatrice et directrice Alexandra Fau. Elle réunit des meubles et objets d’artistes français et internationaux, libres de toute convention. Uniques ou en édition très limitée, ils sont faits d’intuition, d’invention, d’expériences sensibles, et ont été imaginés par amour, générosité ou nécessité. » À la fondation, UNBUILT – repéré sur le salon Collectible de Bruxelles -, révèle une sélection de pièces inspirées du langage plastique de chacun, dans un décor aux couleurs claquantes conçu par le peintre Maxime Testu.


Imaginées par Julie Béna, Santiago Borja, Hélène Labadie, FCK, Fallen Fruit (David Allen Burns et Austin Young), Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize, Kamil Bouzoubaa-Grivel, Gary William Webb, Vincent Lamouroux, ou encore Sophia Taillet et Mateo Garcia, les œuvres tirent parti de l’espace en gradins. Tout en hauteur, près de la baie vitrée, Mirage Table de Sophia Taillet – dont on remarqua la lampe Venus sur le stand 13Desserts, à Collectible – table en verre, aux élégants piètements courbes, prend toute sa dimension à travers des jeux de lumière dus aux aspérités de la matière. Plus bas, les formes modulables des théières en grès ou vase en faïence de FCK-Frédérik Gautier rappellent des détails d’architecture brutaliste. Parmi d‘autres encore, la lampe Renart du duo Lamarche-Ovize, en faïence émaillée, semble sortir d’un conte pour enfant tout en faisant référence, par sa forme lovée, au bestiaire hybride des chapiteaux médiévaux. Quant à la sculpture en verre soufflé Belle quand tu pleures aux formes dégoulinantes d’Hélène Labadie, sa tonalité rougeoyante fait écho à celle de certains détails végétaux du tissu d’ameublement From the Garden and Field de Fallen Fruit, conçu pour le Victoria and Albert Museum de Londres. Ses motifs sont inspirés de planches d’herbier du XVIIIème siècle, sur un fond jaune fluo.
Originellement confidentiel, ce design est intéressant par sa démarche à rebours des conventions. En outre, il enrichit la discipline d’une nouvelle vision, celle d’un « art total » ou presque, sans hiérarchie ni catégorisation.

Au coeur du nouveau quartier Bastide Niel de Bordeaux, Walter a récemment inauguré son nouvel espace, Unity, réalisé en collaboration avec l’entreprise italienne Mara, notamment pour la praticité de ses tables réglables.
« Nous sommes convaincus que les espaces de travail doivent également innover en permanence afin d’offrir des expériences significatives aux utilisateurs et de la valeur aux entreprises », commentait Walter, annonçant là ses ambitions. À travers de ses 2 000m2 bordelais, il développe en effet des bureaux ergonomiques, axés sur la flexibilité.

L’appel à Mara pour ses tables modulables
La marque italienne a été sollicitée par l’agence d’architecture française Patriarche pour ses tables assis-debout, peu encombrantes et ultra fonctionnelles. Un choix comme une évidence comme l’exprime Marjolaine Devaux de Patriarche« la facilité de manipulation de ces tables nous permet en fait de transformer et de moduler l’espace et de le vider quand nous le souhaitons », une qualité rare sur le marché : « Il est difficile de trouver un produit parfaitement modulaire ». Réglables en hauteur d’un geste intuitif grâce à un système développé en interne et breveté, ces tables s’intègrent dans l’esprit de Walter Bordeaux, qui tient promouvoir des espaces de travail en adéquation avec l’évolution des méthodes de travail.

L’innovation proposée par Follow Tilting
Follow Tilting, c’est l’alliance entre la table réglable Follow et le plateau rabattable sur sa structure à roulette Tilting. La table Follow a par ailleurs reçu le Seal of Excellence du programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne pour son système breveté « no gravity » et son fonctionnement intuitif.

Quant à la version Tilting, elle se distingue par sa maniabilité lui permettant aussi de la ranger facilement. Ainsi, Follow Tilting propose des tables modulables et multifonctionnelles, idéales pour l’aménagement d’espaces de travail et de bibliothèques.

Pour sa prochaine édition du 8 au 12 septembre 2022 au Parc des expositions à Villepinte, Maison et Objet met à l’honneur l’Italienne Cristina Celestino, nommée Designer de l’année.
Maison et Objet vient d’annoncer son choix de retenir l’architecte d’intérieur et designer italienne Cristina Celestino. Après l’avant-goût proposé à sa Milano Design Week où elle a participé à 7 installations (Radaelli Fioraio, Moooi,…) son futur « Palais Exotique » proposera une immersion dans une autre réalité, entre couleurs et nature.
Ce choix témoigne de la volonté du salon de souligner la géométrie, la précision des créations, avec leurs significations cachées, ainsi que la pluralité d’inspiration de la designer italienne, née en 1980. Après des études d’architecture à l’université IUAV de Venise, elle fonde la marque Attico Design en 2011 avant de créer son propre studio en 2013 : Cristina Celestino Studio. Tourné principalement vers le design et la direction créative, il s’adresse à une clientèle large, privée comme à des entreprises.
Cristina Celestino, « Designer of the year » à l’esprit de convivialité
Imprégnée par l’histoire, elle n’hésite pas à trouver dans celle-ci son sens du détail des lieux, des grandes figures d’Adolf Loos et Carlo Scarpa au baroque lombard en passant par Paris « J’aime Paris, explorer sa puissante monumentalité et ses immeubles haussmanniens. Ce sont des lieux débordants d’inspiration en matière de traitements des surfaces et de matériaux. » En mettant à l’honneur Cristina Celestino, Maison et Objet appuie donc les valeurs signatures de partage et de convivialité de la créatrice. Marquée par l’esthétique des petits cadeaux et des lieux de leur fabrication, l’esprit de convivialité guide ses créations. A titre d’exemple, le « sofa n’est pas un simple produit » pour elle, « C’est un lieu de rencontre et de bavardage pouvant offrir mille attitudes et typologies que j’ai beaucoup explorées dans mon travail. Pour moi, le sofa n’est pas seulement un produit. »


Dans une vision d’ensemble, elle multiplie les passerelles entre le design, la mode et l’art comme en témoignent ses projets Fendi et sa réalisation de boutiques Sergio Ross. Elle puise également dans ces domaines son sens du détail avec en particulier l’étude des bagues, des boucles d’oreilles et des boutons de manchette. Ses conceptions s’illustrent alors par leur diversité, le jeu sur les textures et les échelles, de l’urbain avec sa rénovation d’un immeuble brutaliste à Udine au design des détails et du mobilier.


On devrait retrouver cette vision transversale dans son « Palais Exotique », mêlant mélange des époques, des couleurs, scénarii et nature au sein de ce qu’elle exprime comme un « moyen de transporter les sens. » L’exposition au Parc des Expositions de Villepinte en septembre sera pour elle l’occasion d’offrir une immersion dans d’autres mondes ainsi qu’une réflexion sur les thèmes de la conversation, du partage ou encore de l’observation.

Lors de la Milan Design Week 2022, Cassina présentait sa nouvelle collection éclectique, notamment au travers de ses collaborations et de son nouveau pilier : Cassina Details, centré sur les accessoires.

KALEIDOSCOPE
Couleurs vibrantes et vision new-yorkaise, ce paravent du designer Gaetano Pesce allie technologie (par son mix entre résine polyuréthane et laiton satiné) et poésie en offrant une vue sur les gratte-ciel au soleil couchant. Un processus complexe réalisé à la main.
Tramonto a New York, design Gaetano Pesce, Collection Cassina Details

CONTEMPORAINE
Ce duo créatif, Cassina et Ginori 1735, inaugure une première collection avec sa série de vases de formes différentes. En noir sur blanc, ils s’illustrent par leur décoration « en graffiti » réalisée à la main. Ces vases en porcelaines tirent leur inspiration des archives de la Manufacture Ginori en y ajoutant une interprétation contemporaine.
Post Scriptum Formafantasma, Collection Cassina Details avec Ginori 1735

LES SIXTIES
L’architecte Antonio Citterio conçoit ici un exosquelette complété de coussins rappelant les années 1960 par son design élégant et flexible. Composé de huit modules indépendants, ce canapé s’adapte à son espace de vie, idéal pour les environnements urbains.
Esosoft, design Antonio Citterio, Cassina.

COMPLICITE
Explorant les techniques artisanes du traitement du verre de Murano, la designer Patricia Urquiola associe couleurs vives et treillis de cordons colorés appliqués sur l’extérieur, la « morisa », pour un hommage à Venise.
Sestiere, designer Patricia Urquiola, Collection Cassina Details.

VIRGIL ABLOH
Le showroom de Cassina faisait la part belle à sa collaboration étonnante avec le designer et artiste Virgil Abloh, récemment décédé. Modular imagination est un jeu de modules, dans un esprit Lego révision, qui se transforment à volonté en assise d’appoint, table basse… en fonction des besoins. Les blocs, en biopolymère noir mat et bois recyclé, sont entièrement désassemblables pour être recyclés après utilisation.
Modular imagination, Virgil Abloh pour Cassina

TOUT DENIM
Avec ses courbes incomparables, ce fauteuil est recouvert d’un denim japonais se déclinant en trois coloris : bleu indigo, noir et écru. L’écologie est au coeur de cette édition avec ses matériaux circulaires, sa mousse brevetée à base biologique et biodégradable et son rembourrage en fibres 100% recyclées.
Soriana, designers Afra & Tobia Scarpa, Cassina

OXYMORE
Entre assise moelleuse et rigueur géométrique, cette chaise du designer Michel Anastassiades puise son inspiration du patinage artistique par ses deux fines plaques d’aluminium allant de sa base aux accoudoirs et son minimaliste précis.
Flutz, designer Michel Anastassiades, Cassina

CREATIVITE
Par la finesse de ses panneaux et de leurs supports, ce système du designer Mikal Harrsen permet l’interprétation de tous pour son usage. Déclinable en une large série de matières et de couleurs, ses accessoires (tels que des caissons à tiroir), il s’adapte à chaque espace.
Ghost Wall, designer Mikal Harrsen, Cassina

Pour sa participation à la 60e édition du Salon du meuble de Milan qui s’est tenu du 7 au 12 juin, l’éditeur de mobilier italien Ethimo avait confié sa scénographie au designer Christophe Pillet. Une présentation aux ambiances méditerranéennes qui exposait pour les nouveautés 2022.
A l’occasion du salon du meuble de Milan, Ethimo a fait confiance au designer et architecte d’intérieur français Christophe Pillet pour sa scénographie. Une installation qui présente entre autres une collaboration avec ce dernier, mais également des produits issus de ses collaborations avec Studiopepe, Paola Navone, Marc Sadler, Patrick Norguet ou encore Luca Nichetto.

Une scénographie et une collection « star » signée par Christophe Pillet
Si Christophe Pillet était en charge de la scénographie, Ethimo présentait également deux collections en collaboration avec le designer : Costiera et Baia. Des canapés et fauteuils lounge outdoor nés de la rencontre entre un savoir-faire technique et une sensibilité esthétique, dont les lignes et couleurs sont inspirées de l’univers nautique. Les deux collections comptent plus de vingt éléments et sont combinables entre elles, et permettent de personnaliser différents espaces, avec une importance donnée aux tissus utilisés.


D’autres collaborations notables d’Ethimo mises à l’honneur
Sur ce stand aux ambiances nautiques, on pouvait y retrouver d’autres pièces issues de collaboration avec Ethimo. De fait, étaient également présentés les pots de la collection Bulbi de Studiopepe, les tapis Nodi de Paola Navone, les tables d’appoint de Patrick Norguet ou encore le lampadaire Woody de Marc Sadler. La marque présentait également sa table de repos Bold, issue de sa dernière collection outdoor 2022. Et pour compléter sa collection Venexia, Ethimo proposait également de découvrir une chaise et une table de repas par le designer italien Luca Nichetto.


Pour la Design Week de Milan, Studiopepe a collaboré avec Galerie Philia et présente en exclusivité sa nouvelle collection d’objets design. Des pièces exposées dans le cadre d’une installation intitulée Temenos, à venir découvrir dans un espace de 200 mètres carré, investit spécialement pour l’occasion, dans le quartier de Baranzante.
Agence de design basée à Milan, Studiopepe a été créé en 2006 par Arianna Lelli Mami et Chiara Di Pinto. Fortement axé sur la création et la recherche, Studiopepe met en avant une approche multidisciplinaire englobant à la fois architecture, aménagement d’intérieur, conception de produits et direction créative. Concernant, la Galerie Philia, elle a été fondée en 2015 par deux frères et se donne pour mission d’accompagner de jeunes artistes et designers émergents ou établis, abordant une approche transculturelle marquée et un intérêt certain pour la littérature et la philosophie. Elle possède des agences à Genève, New York et Singapour, et organise des expositions dans ses espaces permanents, mais également dans des lieux originaux à travers le monde, en témoigne la collaboration avec Studiopepe.
Temenos, une installation immersive
Le projet Temenos, monté par Studiopepe et la Galerie Philia est exposé du 6 au 12 juin, dans le cadre de la Milan Design Week et présente des pièces créées en exclusivité pour la galerie. Studiopepe présente ainsi en édition limitée un ensemble de chaises monolithiques, une console, un miroir et une lampe, mais également des objets tels qu’un vase et un chandelier, fruit du travail de recherche du duo de designers qui s’interroge sur la « sémiotique » des objets et la mutation de leur fonction originelle.


Inspirations anthropologiques et de cultures anciennes
Passionnés d’anthropologie et de vestiges de cultures anciennes, Studiopepe et la galerie Philia présentent ainsi des pièces à fortes inspirations archétypales et monuments sacrés, tels que Stonehenge et le dôme du Panthéon. De fait, cet intérêt commun est symbolisé dans l’exposition par une imposante structure cylindrique, érigée au centre de l’exposition, comme un symbole de vie, de nature et du renouvellement cosmique.

Ainsi, chaque pièce de la collection porte le nom des neuf entités archétypales de la cosmogonie égyptienne. Parmi les lots phares de la collection figurent la table basse Tefnut, caractérisée par un plateau légèrement creusé et assemblée de plaques d’onyx brun sur plusieurs niveaux et la lampe en béton Temu. Le duo présente également un ensemble de chaises réalisées en bois brûlé, Geb et Nut, symbole de l’excentricité de Studiopepe. N’en oubliant par leur attachement à l’expérimentation et le mariage de différentes matières, ils présentent également le chandelier Nefti et les vases Seth & Sekhmet, faits en matériaux naturels, à base de mélanges de pierres, et respectueux de l’environnement. « Cette installation, conçue étroitement avec la galerie Philia, explore le concept de sacré dans toute sa complexité anthropologique et historique et les pièces de cette collection sont pleines des symboles que les objets et le mobilier ont endossé à travers l’histoire. » a par ailleurs confié Studiopepe à propos de cette collection.

Une nouvelle collection immersive et inspirée, à venir découvrir Baranzate Ateliers, Via Milano 251 20021 Baranzate, Italie, du 6 au 12 juin pour la Milan Design Week.

Pour sa 11e édition, le salon Satellite qui se tenait cette année au fond du hall 1 et 3 du Parc des Expositions de Rho à Milan, a désigné les trois lauréats de son concours et a choisi de récompenser des projets pour leur côté durable, communicant, interactif et ludique tout en veillant à leur côté essentiel pour la vie des adultes et des enfants dans le futur.
Le premier prix a été décerné au designer nigérian Lani Adeoye pour son projet de canne RemX, un exemple d’artisanat contemporain qui répond parfaitement à la thématique du concours 2022 : Designer pour nos proches dans le futur.

Le second prix revient au Studio Gilles Werbrouck, présent sur le stand Belgium is design pour sa série de lampes, projection de plâtre blanc sur des crochets en plastique noir de récupération qui associe encore une fois artisanat et design. Le troisième prix a été attribué au designer serbe Djurdja Garcevic, présent sur le stand des Young Balkan Designers pour son projet de mobilier urbain Meenghe.


Une mention spéciale a été attribuée au finlandais Rasnus Palmgren pour son Ease Chair et aux designers allemands de l’Atelier Ferraro pour sa chaise 1,5 Celsius qui répond parfaitement aux besoins des petits espaces.



Intramuros a particulièrement apprécié le travail du designer espagnol Mario Martinez et son attachement à travailler le bois, l’acier et le papier dans des formes classiques de chaise, tabouret et table d’appoint.

En exclusivité pour la Design Week de Milan du 7 au 12 juin, l’éditeur de meubles de bureau Unifor et l’agence d’architecture OMA présentent le fruit de leur collaboration : la collection Principles.
Fondée en 1969, l’entreprise Unifor, fait partie du groupe industriel italien Molteni Group. Unifor développe des systèmes d’ameublement qui visent à proposer des systèmes d’amélioration du lieu de travail, en collaboration étroite avec les architectes et designers avec lesquels elle collabore sur ses différents projets. Des échanges constants qui permettent ainsi d’imaginer et concevoir des produits qui répondent à des besoins précis. Ainsi, leur collaboration avec l’agence d’architecture OMA, fondée en 1975, est dans la lignée de cette volonté de dialogue et d’interprétations de problématiques données concernant l’ameublement et aménagements d’espaces de travail.

Principles, collection multipliable et modulable
La collection Principles à été créée avec une volonté de proposer un mobilier qui pourrait être utilisé par tout le monde et à tout moment, en prenant en compte le flux d’opérations et de communications requises par le lieu de travail contemporain. Composée de plus d’une centaine d’éléments, les pièces de la collection sont disponibles en plusieurs tailles allant du S au XL, avec une multiplicité de configurations possibles selon les aménagements souhaités. Qu’il s’agisse de cloisons de séparations, de canapés ou de bureaux, tous les éléments de la collection ont tous été pensés de manière à avoir plusieurs utilités. L’idée étant de pouvoir offrir des espaces de travail personnalisés et modulables en fonction des besoins spécifiques des utilisateurs. Chaque espace dévoile ainsi sa propre identité, différenciée par les formes et les couleurs offertes par les produits de la collection.


Une exposition au sein du futur showroom d’Uniform à Milan
Et pour présenter cette nouvelle collection, c’est dans un espace qui deviendra prochainement le showroom permanent d’Uniform, Viale Pasubio, que le rendez-vous a été donné pour venir découvrir les pièces de cette collaboration.


Invité par la Galleria Crédit Agricole – Refettorio delle Stelline à présenter ses dernières créations, le designer et créateur Pierre Gonalons a répondu positivement à l’appel. L’exposition « Il Paradiso », organisée du 7 au 19 juin, mettra en scène une sélection de pièces de mobiliers, tapis, luminaires, objets ou encore moquettes.
C’est au sein de l’ancien monastère Delle Stelline, dans la Galleria Crédit Agricole – Refettorio delle Stelline, située en plein coeur de Milan, que Pierre Gonalons a posé ses marques pour présenter ses dernières créations et collaborations. Le designer et architecte d’intérieur, créateur de son studio à 23 ans, est connu pour avoir collaboré avec de prestigieuses maisons telles que Lalique, Chloé, Pierre Frey, Nina Ricci, Pernod, Weston… en plus d’auto-éditer en parallèle et en éditions limitées, pour des galeries internationales. À Milan, il présente « Il Paradiso », une exposition d’une cinquantaine de pièces qui invite le visiteur à pénétrer dans son univers poétique et contemporain. « Il Paradiso joue sur les mots. La fondation se situe dans le monastère Delle Stelline construit au 17e siècle, ce pourrait être le nom d’un night-club milanais des années 70 et c’est le cadre idéal pour exposer le travail de plusieurs années de création. »

Une exposition de douze collaborations
Pour la Milan Design Week et son exposition « Il Paradiso », le designer Pierre Gonalons présentera les créations issues douze collaborations :
- Paradisoterrestre : Sont présentés les canapés All Around et See Through dessinés en 2018 et 2019 pour la maison italienne.
- Pinton : Les pièces de la collection « Attraction » (tapisserie d’art, tapis, moquettes et tissus), ont été dessinées en 2022 et sont dévoilées dans leur intégralité lors de l’exposition.
- Métaphores : Exposition des voilages métallisés Fever et Bengale de la maison d’éditeur et tisseur d’étoffes d’ameublement Métaphores, société soeur d’Hermès. Des matières qui envahissent l’espace pour nous plonger dans une atmosphère de club disco.


- UP&UP : Exposition de la collection « Excelsior » qui comprend table, table basse, lavabo et lampe et qui a été dessinée en 2022 pour la maison d’édition d’objets en marbre.
- Carrésol : Dessiné et édité en 2022, le parquet Médaillon sera présenté en version chêne blanchi et travertin parmi une collection qui compte 5 finitions et 5 marbres différents.

- Duvivier Canapés : Mise en scène des canapés en cuir de la collection « Serge » dessinée en 2021 par Pierre Gonalons.
- Minéral Expertise : présentation des tables basses Smash en marbres bicolores dessinées en 2020 pour cette entreprise spécialiste du marbre et de la pierre.


- Masiero : Les luminaires de la collection « Horo » ont été dessinés en 2019. Des pièces qui ont par ailleurs été montées entièrement à la maison afin de permettre une qualité de finition exceptionnelle.
- Courant Sauvage : Présentation des parasols fabriqués artisanalement dans le pays basque. Pour l’occasion, ils seront recouverts des tissus Fascination et Séduction, dessinés par le designer Gonalons pour la maison Pinton.
- Manufacture des Emaux de Longwy : exposition du vase Chou dessiné en 2020.

- Maison Drucker : exposition de la chaise en osier Sacré-Cœur dessinée en 2021.
- Galerie Pierre Gonalons : un des modèles iconiques du créateur, le canapé San Primo, sera présenté au coeur de l’exposition, recouvert en tissus Métaphores.
Exposition « Il Paradiso » de Pierre Gonalons
Galleria Crédit Agricole – Refettorio delle Stelline
Corso Magenta 59, Milano
Du 7 au 19 juin 2022

C’est en exclusivité à la galerie Rossana Orlandi, à l’occasion de la Milan Design Week du 6 au 12 juin, que les nouvelles pièces aux inspirations très seventies de Draga & Aurel seront présentées.
Fondé par Draga Obradovic et Aurel K. Basedow en 2007, le studio multidisciplinaire Draga & Aurel travaille à la fois dans les domaines du mobilier, des textiles et de l’architecture d’intérieur. Enrichis par des expériences dans la mode, l’art ou l’artisanat, l’approche du duo et leurs méthodes originales les ont conduits à être largement reconnus, notamment pour leur réinvention originale d’articles de design vintage. Du 6 au 12 juin à Milan, ils exposent leurs nouvelles pièces à la galerie Rossana Orlandi.

Nouvelles pièces et évolutions de collections emblématiques présentées
Pour la Milan Design Week, le duo de designers Draga & Aurel propose des pièces aux combinaisons surprenantes de lignes, de couleurs et de matériaux. En effet, pour la collection Transparency Matters, le duo s’est très largement inspiré des années 1970 : « Le design, l’art, la mode, la photographie et l’architecture qui se sont développés dans les années 1970 étaient un symbole de changement, d’expérimentation et de fertilisation croisée. » Ils y présentent des produits inédits, tels que le lit Tito et le fauteuil Beba, ainsi que des évolutions de certaines pièces emblématiques de la collection, à savoir Joy, Golia et Rive.


En parallèle, ils présenteront d’autres pièces de la collection comme les cloisons Reverso, disponibles dans de nouvelles couleurs, ainsi que l’exposition de nouvelles pièces inédites de la collection Héritage.

Draga & Aurel à découvrir du 6 au 12 juin 2022
Galerie Rossana Orlandi, Via Matteo Bandello, 14, 20123 Milano MI, Italie
Horaires : 9h à 20h

À Meisenthal en Moselle, dans les Vosges, le Centre International d’Art Verrier, met à disposition des designers un site de 15000 m2 pour des expérimentations sans fin. Un vrai terrain de jeu pour designers.
En 1704, la Verrerie de Meisenthal (vallée des mésanges) voyait le jour pour des épopées productives jusqu’en 1969. Cette friche industrielle du Pays de Bitche aurait pu définitivement s’assoupir si un enfant du pays, Yann Grienenberger, bien entouré, ne s’était obstiné à lui redonner vie. Son projet de réhabilitation court sur plus de vingt ans. Depuis 2000, il fouille, creuse, découvre et n’en finit plus de révéler les trésors enfouis de cette épopée industrielle hors du commun qui exploite sa terre sablonneuse, son eau et ses bois depuis la fin du Moyen Âge. Déjà, des communautés verrières nomades installaient leur four de fortune en fond de vallée, pour exploiter les ressources naturelles immédiates. Au début du 18ème siècle, les voies devenant plus carrossables, les verriers ont sédentarisé leur activité jusqu’à allumer le premier four en 1711 dans l’actuel bâtiment du Musée du Verre pour produire des objets de première nécessité (bocaux, bouteilles, verres à vitre).

Au 19ème siècle, la fonderie abandonne le bois au profit de la houille et les découvertes scientifiques de la révolution industrielle – l’invention de la pompe à air comprimé, le développement de la machine à vapeur actionnant les meules de taille ou la mise en œuvre de nouvelles techniques comme la gravure à l’acide ou la technique du verre multicouche. En marge d’une production de gobeleterie ‘bon marché’, de 1867 à 1894, Émile Gallé, chef de file de l’École de Nancy aboutit des pièces exceptionnelles sans précédent qui font de Meisenthal le berceau du verre Art Nouveau. Dans les années 30, la verrerie qui compte 650 salariés s’oriente vers une production de masse de beurriers, sucrières, salières, confituriers et presse-citrons. Dans les années 60, malgré des investissements conséquents et une production annuelle de plus de 4 millions de pièces en verre soufflé et pressé, elle subit de plein fouet la concurrence de ceux qui ont choisi la mécanisation.

En 1969, la verrerie ferme et les ferrailleurs démantèlent et recyclent 8000 moules en métal (ce qui donnera lieu depuis 1992 à la création de la Moulothèque). La friche de l’usine qui occupe un hectare n’a plus aucune valeur et entraîne la mort du village dont la commune achète l’espace pour un franc symbolique et le relance. Depuis les designers les plus réputés s’y sont succédés : Borek Sipek, Enzo Mari, François Azambourg, Jasper Morrison, Andreas Brandolini, Mathieu Lehanneur… ou dernièrement Nicolas Verschaeve.

Le projet architectural du site verrier de Meisenthal est l’œuvre de l’agence new-yorkaise SO-IL (Florian Idenburg, Jing Liu, Ilias Papageorgiou) associée à l’agence parisienne FREAKS architecture (Yves Pasquet, Cyril Gauthier, Guillaume Aubry). Le projet de réhabilitation de 2018 à 2022 a été géré par la Communauté des Communes du Pays de Bitche. L’agence Designers Unit (Paris) signe la muséographie-scénographie du Musée du Verre. Les V8 Designers associés à Fred Rieffel ont pensé divers aménagements intérieurs et le mobilier du site. Charte graphique et signalétique sont réalisées par Stéphane Riedinger. Cette rénovation-création n’aurait pas pu avoir lieu sans le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller.


Du 8 au 12 juin, Jardins jardin, rendez-vous de référence dédié à l’univers du jardin, du paysage urbain et du design extérieur, se tiendra aux Tuileries. Au programme : découverte du Bosquet des innovations et de ses exposants, exposition des lauréats du Concours de l’Innovation 2022 et une remise des prix exceptionnelle le 8 juin.
En partenariat avec le Louvre, l’événement Jardins jardin, implanté au cœur de la capitale, est devenu un lieu de rendez-vous incontournable pour les professionnels mais aussi amateurs de l’univers du jardin urbain et design extérieur.
Le Bosquet des innovations, espace d’exposition dédié au design extérieur
Situé sur la Terrasse du bord de l’eau, le Bosquet des Innovations, scénographié par le designer Jules Levasseur, se définit comme un espace d’expression et d’exposition consacré au design extérieur.
L’objectif : mettre en lumière les différents processus de création et d’innovation, qu’il s’agisse d’un projet étudiant ou d’un prototype de designer prêt à être édité. Cette année, l’espace proposera de découvrir 16 prototypes de designers, architectes, paysagistes et projets étudiants.
Remise de prix et exposition des lauréats du concours de l’innovation 2022
En parallèle, le Concours de l’Innovation, qui fête ses 10 ans cette année, aura droit à une rétrospective spéciale sur le Bosquet des Innovations, avec une mise en lumière sur l’édition 2023. Une nouvelle édition dont le thème et l’appel à candidatures seront officiellement dévoilés le mercredi 8 juin, en coordination avec la designer Sandra Biaggi.
En partenariat avec Bouygues Immobilier, les lauréats du concours de l’Innovation 2022, les projets « Alphabet » du duo Chinh Nguyen et Laurent Godart, lauréat du prix design d’extérieur et « Mon petit potager » de Monnet Sève et dirigé par Olivier Bachelot, lauréat du prix « Innovation végétale urbaine », seront récompensés lors de la remise des prix le 8 juin à 12h30 !

Transposer les grands principes de production d’une aciérie pour concevoir une usine à bonbons en miniature : voilà une manière bien originale pour l’artiste luxembourgeoise Trixi Weis de donner plus de saveur au design industriel patrimonial de son terroir !
Pour sa nomination comme capitale européenne 2022 de la culture, la cité luxembourgeoise d’Esch sur Alzette a choisi de revisiter l’histoire et le patrimoine de son bassin minier, au travers d’un programme général baptisé Remix et qui a notamment investi le cœur central du site d’Esch Belval et de son haut-fourneau avec une série de pièces et d’installations massives. Pour autant, en marge du site central, d’autres artistes et designers du cru se sont emparés de la thématique pour explorer de manière plus intimiste et singulière cette piste du remixage couleur locale. Du côté du tiers lieu FerroForum (centre de savoir-fer logé dans l’atelier central d’origine de l’ancienne fonderie Arcelor Mittal d’Esch-Schifflange), la plasticienne Trixi Weis, artiste invitée pour l’année culturelle européenne, a ainsi imaginé un curieux projet entre usinage et prototypage. Un projet plutôt gouteux, puisqu’il se révèle être une véritable usine sidérurgique en miniature, qui produit non pas de l’acier mais des bonbons !
C’est en s’invitant dans son atelier tout en longueur, un ancien bureau en bout de chaîne des différents espaces laborieux de FerroForum où le métal se travaille toujours de façon artisanale (et fumante), que l’on découvre le prototype du dispositif Kamelleschmelz (Kamell signifiant bonbon et schmelz voulant dire fonderie) conçu par Trixi Weis. Haut-fourneau, laminoir et même rails ou engins de transport, le tout à échelle réduite, se retrouvent disposés sur un long plan de travail de plusieurs tables qui donnent à la fois des airs ludiques, mais aussi une contenance très sérieuse à tout ce processus industrieux étalé sous nos yeux. « La réalisation de cette usine à bonbons est un défi, car à la base, la production de bonbons en sucre dur et complètement différente de la production d’acier, tant au niveau de l’échelle, des ingrédients, des températures, des conditions hygiéniques et des étapes de production », explique Trixi Weis. « La seule chose en commun, c’est la chaleur destinée à faire fondre et cuire des ingrédients pour produire une masse liquide qui se resolidifiera ensuite. »
Une illustration culinaire du patrimoine luxembourgeois
Pour cette « œuvre d’art ludique à caractère pédagogique », illustration d’« une partie du patrimoine luxembourgeois, qui a largement contribué à l’enrichissement du pays de 1850 à la fin du vingtième siècle », Trixi Weis évoque des souvenirs personnels. « Son idée m’est venue grâce à l’association de deux expériences », raconte-t-elle. « La première expérience se situe dans mon enfance lorsque ma grand-mère coulait le caramel chaud, sur une table en marbre huilée, avant de le découper en morceaux. Ces caramels s’appelaient des Kalugas. La deuxième, est la visite du four électrique de Esch, où j’habite depuis 14 ans et où j’ai pu admirer la coulée de l’acier brûlant avec des amis ferrophiles. »

De facto, armée de son harnachement de protection, Trixi Weis a des allures de véritable ouvrière sidérurgiste sur les photos extraites d’une première performance qu’elle présente. « Ces mêmes amis m’ont invité dans le tiers lieu culturel DKollektiv », raconte-t-elle. « J’y ai réalisé des Kalugas dans une usine bricolée quelque peu minimale, lors d’une soirée culinaire sur le thème de la sidérurgie ». Une première étape du processus dira-t-on, que la Kamelleschmelz vient prolonger et complexifier.
Une chaîne de fabrication pour la chaîne de production
Si la conception générale du projet doit en effet beaucoup aux émois personnels de Trixi, la fabrication des différents éléments a requis l’assistance de structures associées. « La Kamelleschmelz est un prototype motorisé et complexe très couteux, réalisé en partenariat avec différents acteurs, notamment les ingénieurs, les constructeurs et les sponsors dont l’ONS et ESCH22 », résume-t-elle.

Les plans ont ainsi été dessinés par l’entreprise luxembourgeoise Paul Wurh SA, spécialisée en la matière. Et la réalisation des pièces proprement dites a été du ressort des équipes éducatives et scolaires de deux lycées techniques de Luxembourg : l’Ecole privée Emile Metz et le Lycée des arts et métiers, pour ce qui concerne le haut-fourneau et tout le début de la chaîne de production. « Ce début de chaine comprend un monte-charge qui mène le sucre vers le haut-fourneau, et le haut fourneau lui-même dans lequel le sucre cuit », explique Trixi Weis. « Les étudiants ont construit le haut fourneau, y compris l’électronique. Nous avons fait tous les essais pratiques sur place ».

La partie centrale du dispositif, en l’occurrence la poche transportée par un train et destinée à recevoir la masse de bonbon qui sort du haut fourneau, puis, la grue transportant la poche vers le convertisseur et le convertisseur lui-même, ont été réalisés par une autre entreprise spécialisée. C’est dans ce convertisseur que sont ajoutés le goût du bonbon (cola) et son colorant. Le convertisseur déverse ensuite la masse à bonbons sur une plaque en inox où elle est malaxée manuellement à l’aide d’une spatule afin de la refroidir avant d’être passée dans le laminoir. C’est ce laminoir qui donne aux bonbons leur forme de petites pastilles en bandes. Des bonbons ensuite convoyés vers la dernière étape : une sorte de passoire rotative dans laquelle ils sont précipités pour l’ébavurage et le sucrage évitant qu’ils ne collent avant la fondamentale étape de la dégustation.
Pour les curieux, le FerroForum ouvre ses portes le 30 avril. La Kamelleschmelz sera d’abord visible en tant que construction non fonctionnelle. Puis elle sera présentée au public en activité du 1er au 30 juin (sur réservation au +352 621 254 466).

Le binôme italo-danois GamFratesi, formé par Stine Gam et Enrico Fratesi, voit le jour en 2006. Tous deux influencés par leur héritage culturel respectif, ils conjuguent leurs acquis avec l’artisanat traditionnel danois et l’approche conceptuelle du design à l’italienne. De Hermès à Porro, GamFratesi n’a de cesse de se démarquer par une création élégante et fonctionnelle qui force le respect.
Quand l’une étudie et travaille en tant qu’architecte en Italie et au Japon, l’autre fait de même en Suède et au Danemark. Stine Gam et Enrico Fratesi se rencontrent durant leurs études en Italie à l’université d’architecture. Ils découvrent alors qu’ils partagent la même vision du design : « Nous avons un profond respect pour les maîtres scandinaves dont le travail se traduit par une combinaison entre son artisanat unique et son design fonctionnel. L’estime que nous portons aux maîtres italiens est suscitée par leur approche intellectuelle du design. C’est pour ces raisons que nos inspirations viennent à la fois de la tradition artisanale du mobilier classique danois et de la démarche intellectuelle italienne. » Avec humilité, le duo développe ainsi un regard aiguisé et analytique sur l’histoire de leur domaine d’expertise, le design de mobilier.


Un style, deux cultures
Installés au Danemark depuis 2006, GamFratesi conçoivent leurs projets « à l’italienne » ; leur concept d’origine aboutit le plus souvent au produit final. « Nous essayons de préserver jusqu’à la fin l’idée de départ. C’est très italien comme façon de travailler ! » Mais le résultat reste toujours hybride puisque réfléchis en symbiose de deux cultures, tout en apportant une nouvelle lecture à un objet familier. Vient ensuite la phase de production, traitée de manière scandinave dans sa simplicité et sa fonctionnalité mais aussi dans le respect de l’ADN du client. « C’est une fusion honnête qui rend la collaboration toujours très intéressante. »
Le binôme collabore avec plusieurs entités internationales tant en Scandinavie, Italie et France qu’au Japon.
Chaise Miau, éditée par Koyori, design GamFratesi
Reconnus par leurs pairs, ils reçoivent de nombreuses récompenses importantes comme le prix Vico Magistretti par DePadova, the Chicago Atheneum Museum of Architecture’s Good Design Award, Best Danish Designer 2012 par Bolig Magasinet, ‘Walk the Plank award 2009’ et Best Danish Designer 2009 par RUM.Young Designer of the Year 2013, EDIDA (Elle Decoration International design award).
« Nous avons eu une longue collaboration avec Hermès pour des expositions et des vitrines, nous travaillons avec des branches italiennes telles que Minotti, Poltrona Frau, De Padova, Porro et Gebruther Thonet Vienna. » Au Danemark, Gamfratesi travaille avec Louis Poulsen, Royal Copenhagen, Hay et Kvadrat.


Dix ans après
La chaise Beetle, inspirée par la carapace du scarabée, est composée de deux coques en guise d’assise et de dossier. Editée par le danois Gubi, elle est la pièce la plus symbolique des créations de Gamfratesi. « C’est l’un des projets les plus complexes que nous avons réalisés. De nombreux échantillons ont été nécessaires au développement du premier prototype. »
Il a fallu ensuite près de deux ans avant de pouvoir lancer le produit sur le marché. Depuis, le siège a subi de nombreuses améliorations et est aujourd’hui décliné en fauteuil et en tabouret de bar, le tout proposé dans de nombreuses finitions. « C’est devenu une pièce iconique qui contient tous les ingrédients de notre philosophie et l’essence même de notre design : harmonie, rondeur, originalité et qualité sont conjuguées dans un produit très personnel. » Un best-seller dont les multiples contrefaçons signent son succès à l’internationale !


En symbiose à la scène comme à la ville
Les contrastes sont au centre des inspirations de Stine Gam et Enrico Fratesi qui vivent et travaillent ensemble. Leurs différences, qu’elles soient individuelles ou culturelles, combinées à leurs centres d’intérêts et leurs compétences mis en commun, permettent des confrontations très constructives. Toutes les étapes du processus de recherche et développement sont faites à quatre mains. « Nous sommes tous deux si impliqués qu’il est souvent impossible de distinguer qui a commencé ou terminé quoi. Et le résultat est finalement une fusion de nous deux. »
Cette diversité se retrouve dans le choix des entreprises auxquelles Gamfratesi s’associent. « Les entreprises italiennes sont toujours très liées à la communication, au langage ou aux détails techniques. Pour les nordiques, le processus est différent, il valorise la recherche d’une simplicité formelle et la relation à la nature. Nous aimons garder cette dualité très stimulante. »


La nature, une inspiration sans limite
Très inspiré par la nature, le duo en découvre sa simplicité et sa beauté avec le temps. « Tout est en quelque sorte parfait. Cela ne signifie pas qu’il faut la transcrire dans le design, mais utiliser certaines de ses nuances en écho, subtilement. C’est un travail parallèle que nous faisons en regardant la nature ». Et ce n’est sans doute pas par hasard que Stine affectionne le bois comme matériau de prédilection. L’interaction entre un individu et un produit est un des aspects pris en compte par GamFratesi dans leur approche créative. Ils restent convaincus que l’impact de l’environnement intérieur peut être positif sur l’individu et générer de la bonne humeur, à l’image de la collection de vaisselle « Royal Creature » imaginée pour Royal Copenhagen. Ici, après une étude poussée d’animaux à écailles, ils ont réinterprété une faune très poétique avec beaucoup de légèreté et dans le respect de la tradition. « Le produit devrait être capable de créer une relation personnelle avec son utilisateur, en espérant qu’elle puisse durer sur plusieurs générations. »

Si Gamfratesi sélectionnent avec parcimonie les projets qu’ils acceptent pour continuer de travailler de manière artisanale et dans l’intimité de leur binôme, ils tendent à créer de façon plus globale ces derniers temps. « Nous aimons interagir avec les intérieurs et l’espace dans son entièreté afin d’y intégrer notre philosophie. C’est un nouveau défi intéressant. »



La conférence de l’EPDA, association d’agences de design européennes, le 20 mai à Bologne, a présenté plusieurs témoignages de professionnels qui gardent la flamme créative malgré les injonctions marketing.
L’EPDA, European Brand & Packaging Design Association, fête ses 30 ans cette année et vient de nommer une nouvelle présidente, Sylvia Vitale Rotta, fondatrice de l’agence française Team Créatif. Elle succède à l’Allemand Uwe Melichar pour un mandat de 3 ans. Cette association internationale regroupe plus de 60 agences de 17 nationalités différentes qui se retrouvent chaque année pour partager leurs bonnes pratiques, sans notion de concurrence. Pour son anniversaire, l’EPDA a réuni ses adhérents à Bologne en Italie du 19 au 21 mai, conviant également des donneurs d’ordre (Coca Cola, Nestlé, Colgate Palmolive, Carrefour, Pantone…).


Créativité et flexibilité
La journée de conférence du 20 mai a fait émerger la thématique de la créativité, carburant des designers face à la pression des clients. Rebecca McCowan, responsable du design Europe centrale et orientale de Coca Cola basée en Autriche, et Jessica Felby, ancienne directrice du design chez Carlsberg au Danemark, ont échangé sur la nécessité de retrouver de la lenteur dans le processus de création, à rebours des sessions de « sprints » où un projet doit être bouclé en quelques semaines. « Au lieu d’une course épuisante, pourquoi ne pas faire une randonnée ?, a plaidé Jessica Felby, aujourd’hui designer textile sur une île de la mer Baltique. Chez Carlsberg, j’ai eu besoin de plusieurs années pour mettre à plat le design, en discutant avec des fabricants de verre et même de machines à laver pour optimiser les produits. » « Notre industrie travaille trop en silos, a renchéri Rebecca McCowan. Par exemple, Coca Cola a fait un formidable travail sur son identité mais lorsque la campagne de communication Happiness Factory est sortie, elle ne montrait même pas le nouveau packaging. Aujourd’hui, après avoir imposé son logo manuscrit, la marque va se doter de sa propre typographie pour les mentions obligatoires de ses packagings. Le design est un bon investissement, mais cela prend du temps. » Autre entreprise qui doit faire preuve de flexibilité, Carrefour décline son identité en fonction de ses différentes activités, avec des codes couleurs : magasins sans contact, banque, défi zéro plastique, gamme textile responsable… « La crise sanitaire a posé la question de la confiance dans les marques. C’est une formidable opportunité pour les distributeurs de montrer leur compréhension des consommateurs en proposant de nouveaux services », a souligné Tatiana Ryfer, directrice de la marque et de l’identité visuelle de Carrefour France.

La question du changement
L’agilité suppose aussi de sortir des carrières toutes tracées. L’Italien Dario Buzzini a quitté son poste de directeur du design à l’agence Ideo à New York pour ouvrir son propre studio, BBDB, à Vicence près de Venise. Situé en vitrine sur la rue, il consacre un tiers de l’année à l’organisation d’expositions d’art contemporain et à l’édition de livres d’art. « Ideo passait son temps à convaincre les clients d’accepter le changement, je voulais appliquer ces convictions à moi-même. Je me suis rendu compte que j’avais le choix de travailler avec qui je voulais. Ce n’est pas facile, New York me manque parfois, mais j’ai besoin de garder ma passion pour produire le meilleur travail », a-t-il relaté. John Glasgow s’est quant à lui délocalisé de Londres à New York après après avoir été découvert par le magazine Dazed & Confused pour ses oeuvres de street art. Le jeune homme a créé le studio Vault 49 avec son associé Paul Woodvine il y a 20 ans et continue d’insuffler l’énergie de la rue à ses collaborations (Pepsi, Baileys, Smirnoff, SKII…). « Nous réunissons des typographes, des imprimeurs, des créateurs de fresque murale. Nous nous sommes également engagés dans le mouvement Black Lives Matter et nous offrons des programmes d’échanges à des étudiants de couleur, peu représentés dans nos métiers » a défendu le dirigeant, lui-même métis.
Mathieu Reverte, associé de Team Créatif à Sao Paulo, a vanté à son tour la société métissée du Brésil, « un pays plein de problèmes mais où les relations entre les gens sont très simples et directes. Nos projets célèbrent la diversité du pays : l’eau de coco Obrigado inspirée par l’héritage africain de la région de Bahia, l’organisme gouvernemental de soutien aux PME qui montre toutes les couleurs du pays, le logo du mouvement de défense des favelas que nous avons réalisé gratuitement. » La conférence a dépassé les frontières de l’Europe et du design classique en présentant l’identité sonore réalisée par Sixième Son pour la compagnie aérienne d’Abu Dabhi Etihad Airways : un mélange de musiques moyen-orientales et occidentales jouées par des musiciens du monde entier, comme un éloge des échanges féconds.