Bois
Implantée au nord du Portugal depuis 2001, Meia Madeira est aujourd'hui l'un des acteurs importants de la production de mobilier bois haut de gamme à destination du contract. Une activité que les deux frères et désormais co-directeurs Fernando et Faustino Sousa relatent pour nous.
Après une première édition lancée en 2023, le salon EspritContract, organisé en parallèle d’EspritMeuble, sera de retour au Pavillon 1 de la Porte de Versailles avec 110 nouveaux exposants dont Meia Madeira exposera son travail. Spécialiste du bois à destination de projets contract haut de gamme, la marque établie dans la région de Porto propose des solutions à destination du secteur hôtelier et des particuliers. Une direction régie par l'adaptabilité et le perfectionnisme de la marque envers toutes les typologies de projets.
Que représente le secteur du Contract pour votre entreprise ?
Chez Meia Madeira, nous nous qualifions comme des « tailleurs du bois », créant des « costumes sur mesure » à destination de chaque projet. Le secteur du Contract occupe aujourd'hui une part significative de notre chiffre d'affaires, ce qui s'explique certainement par notre capacité à réaliser des projets classiques, contemporains et avant-gardistes. Une diversité que nous exprimons par la création de meubles sur mesure ou la production et l'installation de portes techniques.
Et selon vous, quelle est la force de Meia Madeira vis-à-vis du secteur Contract ?
Notre polyvalence, et ce pour chaque client, qu'il soit architecte et ou décorateur. L'idée première étant évidemment d'offrir des solutions personnalisées à la fois fonctionnelles et esthétiques. Chez nous, cela passe par des équipes qualifiées à toutes les étapes, à la fois au début de la chaîne avec des personnes habiles sur les logiciels, mais également à la fin avec des équipes de montage prêtes à relever tous les défis.
Vous êtes spécialistes du bois. Quel rôle joue-t-il dans vos projets globaux/Contract ?
Ce matériau est l'âme de nos projets. Il possède le triple avantage d'être travaillé pour être design, d'être chaleureux et donc confortable et enfin d'être durable. C'est pourquoi il est le fil rouge de Meia Madeira et se retrouve dans tous nos produits. Donc pour répondre en trois mots : un rôle central.
Étant donné que le bois est un matériau facilement ajustable, les projets Contract représentent-ils des opportunités d'élargir votre gamme habituelle de produits ?
Il nous permet constamment d'élargir notre gamme de produits, en particulier dans les projets Contract. Sa grande variété de finitions et d'essences nous permet de jouer avec les styles et les rendus pour diversifier nos réalisations. Mais là où c'est également intéressant, c'est sur la possibilité qu'il offre concernant la création de partenariats. Que ce soit pour son traitement, mais également pour se maintenir au courant des dernières innovations dans le domaine de la menuiserie.
Comment la branche contract a-t-elle évolué ces dernières années ?
Considérablement, si l'on parle uniquement de notre marque. Il y a deux choses. Le premier volet concerne l'évolution liée au développement de nouvelles techniques et à l'incorporation de matériaux innovants. Le second volet est relatif à l'environnement de plus en plus prégnant et qui passe par l'utilisation de technologies récentes dans nos lignes de finition, elles-mêmes alimentées par une part d'énergie solaire.
Quels sont vos prochains objectifs ?
Nous souhaitons poursuivre notre expansion internationale, notamment en renforçant notre présence sur des marchés clés tels que l'Europe et le Moyen-Orient. En parallèle, nous restons dans une démarche prospective à la fois sur les solutions technologiques, mais aussi matérielles avec le traitement du bois.
C'est la raison de votre participation au salon ?
Nous voulons renforcer notre image d'entreprise innovante et polyvalente. Mais nous avons aussi l'espoir de créer de nouveaux partenariats et d'explorer de nouveaux marchés pour étendre notre savoir-faire.
Pour finir, avez-vous un projet important qui illustrerait l'âme de Meia Madeira ?
Tous nos projets sont marquants et significatifs, car ils incarnent autant que possible des identités différentes. Mais la rénovation de l'Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle Hôtel, a été particulièrement marquante en raison de son emplacement emblématique à deux pas du château de Louis XIV. Par ailleurs, nous avions pour défi d'intégrer des technologies et des solutions contemporaines à des éléments historiques. Ce mélange entre le respect de l'héritage et notre approche reste aujourd'hui l'un des exemples les plus parlant de notre savoir-faire !
Mélange d'artisanat traditionnel et de pièces plus modernes, Chateau 14 est une boutique parisienne principalement tournée vers le design danois.
Récemment ouvert au 14, rue du Château-d’Eau, dans le 10e arrondissement, Chateau 14 est un espace de vente entièrement dédié aux pièces design venues du nord. Une adresse majoritairement tournée vers le Danemark et composée d'un éventail de produits allant du mobilier à des pièces de décoration plus petites.
Parmi les marques nouvellement représentées, FDB Møbler, fondée en 1942 par l'architecte Borge Mogensen. Une naissance due à l'esprit architectural de son instigateur selon qui « les meubles doivent laisser de l'espace pour la personne », et au mouvement danois Hygge, un état d'esprit positif offert par un moment ou un élément réconfortant. Une vision qui pousse alors l'entreprise à s'opposer aux meubles lourds et à favoriser un design léger et rétro pour l'époque. De ce parti-pris sort dès 1956 le grand succès de la marque réalisé par Poul M. Volher : la chaise J46. Une appellation devenue classique, dans laquelle s'inscrit quelques années plus tard une collection spéciale osier nommée J82. À noter également la présence de la collection Sletterhage. Un ensemble de luminaires en verre strié inspiré des éléments industriels du phare éponyme.
De luminaire il en est aussi question avec la suspension POGDY de Krøyer-Sætter-Lassen, éditée par la marque PLEASE WAIT to be SEATED. Inspiré de son côté par le matériel photographique, ce luminaire est à l'image de la marque : contemporain. Fondée en 2014 par Thomas Ibsen et Peter Mahler (avant une association plus globale avec Eva Solo), la marque propose un joyeux mélange entre le style traditionnel et l'irrévérence géométrique d'aujourd'hui. La chaise BONDI en est l'un des meilleurs exemples, inspirée par les premiers souvenirs de son designer Fräg Woodall, voyant les menuisiers façonner les courbes pour les ajuster au plus proche du corps.
Un travail minutieux du bois qui n'est pas sans rappeler les préoccupations ergonomiques du designer Hans J. Wegner également représenté dans la boutique. Il avait, dès les années 50, mené des études conjointes avec le professeur et docteur en médecine Egille Snorrason, concernant le confort de l'assise. Une réflexion qui accompagnera le designer tout au long de sa collaboration avec PPMøbler constituée originellement par les frères Peder Pedersen : Ejnar, le créatif, et son frère Lars, l'homme d'atelier. Une association dont sont issues plusieurs chaises parmi lesquelles, la Circle chair en bois et le fauteuil lounge Flag Halyard en métal, hommage aux maîtres modernistes.
Autant de créations désormais disponibles à l'achat en plein cœur de Paris. Et pour que le vent du nord porte dans toutes les pièces de l'habitat, Chateau 14 s'associe avec la marque de décoration Niko June, la céramiste Anne Black et Wiener Times qui interroge de son côté, les limites entre fonction et abstraction dans ses créations textiles.
À l’occasion des 3daysofdesign mi-juin, la marque danoise Fritz Hansen dévoilait ses nouveautés ainsi que son nouveau programme "Renew", en faveur de la durabilité de ses produits.
De retour pour une nouvelle édition, les désormais immanquables 3daysofdesign organisés comme chaque année à Copenhague, proposaient une centaine d’événements partout dans la ville pendant 3 jours. L’occasion pour de nombreuses marques natives du Danemark de présenter leurs nouveautés 2024, comme ce fut le cas de Fritz Hansen, présent dans plusieurs espaces de la ville, comme à L’Opera Park, le nouvel espace inspiré de la nature pensé par le studio d’architecture danois Cobe.
Deux nouvelles collections en collaboration avec Cecilie Manz et Jaime Hayon
Pour sa collection 2024, la marque danoise de 152 ans a fait appel au savoir-faire de deux designers. D’abord, la designeuse industrielle danoise Cecilie Manz, qui présentait en exclusivité son fauteuil Monolit. Un modèle disponible en deux tailles - 40cm et 45 cm -, dont la forme enveloppante fait penser à une coquille protectrice et confortable pour l’utilisateur.
Quant à Jaime Hayon, il présente avec la marque deux nouveautés. D’abord, les tables basses Analog, en continuité de la table créée en 2014. Celles-ci sont disponibles en deux configurations, avec un plateau en noyer laqué ou frêne clair. Le designer espagnol dévoile également le canapé Fri, lui aussi en complément de la gamme déjà composée du fauteuil du même nom. Un canapé de 2,5 places, disponible dans tous les tissus proposés pour le fauteuil Fri.
Renew : un programme, trois initiatives
« La problématique autour de la durabilité du mobilier est qu’il dure au maximum dans le temps » expliquait le directeur créatif Christian Andresen. Dans cette optique, les équipes de Fritz Hansen, les équipes de la marque se sont penchées sur la question : « Nous cherchions un moyen de faire durer nos produits et de les faire vivre encore plus longtemps » déclarait notamment Lars Galsgaard, vice-président des ventes et de la gestion, à propos de Renew, qui était présenté pour la première fois lors des 3daysofdesign.
Une offre de services, pensée pour faire durer les produits Fritz Hansen plus longtemps, et ainsi permettre, à moyen et long terme, de réduit l’impact carbone de ces derniers. De ce fait, le programme est divisé en trois initiatives. D’abord, « Repair » - littéralement Réparer -, qui n’est pas nouveau chez Fritz Hansen puisqu’il existe depuis des années. Cette voie promet au client d’avoir la garantie que le produit puisse durer dans le temps, et ce même si une partie se casse. Le client a la possibilité de remplacer certaines pièces de lui-même ou il lui est possible de faire appel à un revendeur si nécessaire. Ensuite, le second volet du programme s’intitule « Refurbish », - remettre à neuf en français - été intégré en 2023. Pour le moment à destination des chaises Series 7, Ant, Grand Prix et Lily, le service Refurbish propose aux clients de redonner un coup de neuf à leur chaise sur différents aspects tels que par la peinture, la laque ou le remplacement des pieds par exemple. Il s’agit ici d’un défaut esthétique et non de qualité de la chaise qui est encore utilisable. Une offre intéressante, qui a permis de rénover entre 2 000 et 3 000 en 1 an. Enfin, le dernier volet de Renew est « Recraft », pour recréer, remettre à neuf par l’artisanat. Il s’agit non là d’un service d’esthétique du produit, mais d’un système d’upcycling des chaises. Les équipes récupèrent des anciennes chaises et les remettre à neuve pour les revendre ensuite à moins prix.
Un programme ambitieux donc, qui permet, pour les chaises rénovées, de réduire leur impact carbone par 3, en passant de 21 kg de CO2 pour une chaise neuve, à 7 kg. « On peut rénover sa chaise 3 fois avant d’arriver à l’impact carbone d’une chaise neuve. En sachant que chaque chaise est garantie 10 ans et que dès qu’elle est remise à neuf, elle gagne à nouveau sa garantie de 10 ans et elle obtient même un nouveau numéro de série » continue Lars Galsgaard. Si pour le moment ces services ne sont disponibles que pour les quatre chaises citées plus haut, les équipes espère évidemment pouvoir le développer encore plus à l’avenir, mais il est encore trop tôt pour se projeter. « C’est une nouvelle ère pour tout le monde donc il faut y aller étape par étape, apprendre tous les jours pour être de plus en plus efficaces afin de le développer à tous nos projets » avait finalement conclu Lars Galsgaard.
Dernière création de la maison Diptyque, Culbuto est un petit diffuseur manuel qui libère ses parfums d'une simple mise en mouvement.
Du mouvement comme jamais Diptyque n'en avait proposé. Pour sa dernière création, la maison française conceptrice de vaporisateurs, de bougies ou encore de céramiques parfumées, propose Culbuto. Un pas de côté par rapport aux objets habituels, mais qui conserve malgré tout l'esthétisme bohème et chic de la marque.
Inspirée d'un jouet d'éveil, cette création haute de 34,3 centimètres est un petit objet de curiosité. Perché en haut d'une tige en hêtre plantée dans une sphère qui offre à l'ensemble toute son instabilité, le diffuseur se déclenche sans bouton ou quelconque électricité. Une simple impulsion suffit à faire osciller la céramique parfumée aux notes de baies qui libère alors ses effluves. La durée de vie de la pièce parfumée estimée à deux mois et demi est rechargeable pour assurer au Culbuto une vie prolongée.
Une réinterprétation d'un objet familier dans une version originale et curieuse qui conjugue les sens.
Design Servaire & Co
La marque eba, spécialisée dans la personnalisation de cuisine haut de gamme, dévoile les cinq tendances à suivre en 2024 en matière d’aménagement d’espaces cuisines.
Chaque année, de nouvelles tendances en termes d’aménagement et de design sont mises en avant tant dans la création de mobilier que dans l’aménagement intérieur des différents espaces de nos intérieurs. Pour la cuisine spécifiquement, qui continue de se développer pour devenir un espace de vie central, allant bien au-delà de ses qualités purement gastronomiques. En 2024, les tendances ne sont plus les mêmes qu’en 2023, et chaque cuisiniste se doit d’être à l’affût des changements pour s’adapter au mieux aux nouvelles demandes des clients. C’est notamment le cas d’eba, société spécialisée dans l’aménagement d’intérieur haut de gamme, qui décrypte les cinq courants de tendances principales à suivre pour le secteur de la cuisine.
Utiliser des matières naturelles
Cette année, les matières naturelles ont le vent en poupe. En effet, le placage en bois naturel est l’option recommandée par eba pour apporter une touche naturelle et distinctive au mobilier, et ce, sans les inconvénients conférés par le bois massif. Durables, les façades avec un placage bois peuvent facilement s’accorder à tout type et styles d’intérieur. De plus, l’utilisation de bois naturel permet la préservation du veinage et des nœuds du bois, garantissant ainsi une qualité et une singularité à chacune des façades.
Mettre l’accent sur la lumière
Il n’est plus à prouver que la lumière est un élément central et stratégique dans l’élaboration d’un espace de cuisine. Qu’elle soit à l’intérieur ou sous les meubles, au mur ou au plafond, il reste important que les différents éclairages segmentent les espaces pour créer différentes ambiances et ainsi faciliter les tâches effectuées. Chez eba, plusieurs options de lumière sont proposées, telles que l’incorporation de lumière à l’intérieur et à l’extérieur des meubles, adaptables selon les besoins.
Agrandir les tiroirs pour plus de place
Pour gagner en place et en espace, avoir recours à un système d’aménagement horizontal reste la meilleure solution à adopter. En plus de son côté pratique, cela évite d’avoir recours à des portes traditionnelles dans la partie basse de la cuisine. On favorisera donc plutôt l’utilisation de tiroirs et de coffres entièrement extractibles, capables de supporter jusqu’à 70 kg de charge. Ces systèmes permettent d’avoir une vue panoramique sur les contenus et facilitent donc leur accès. Et pour gagner encore plus en espace et en praticité, il est recommandé d’opter pour des tiroirs plus larges et plus profonds. Bien segmentés avec des accessoires sur mesure, ils seront des alliés de taille pour une cuisine optimisée et bien rangée.
Favoriser les espaces ouverts et polyvalents
Cela fait déjà quelques années que les cuisines ouvertes sont populaires et cette règle ne déroge pas en 2024. Ce type d’agencement permet de favoriser la convivialité et la fluidité entre les espaces. Cependant, ce qui va faire la différence cette année, c’est la flexibilité apportée par les différents éléments. De fait, l’intégration d’îlots de cuisine modulables et autres aménagements multi-fonctionnels, tels que le système de meuble avec portes escamotables, sont un bon moyen de transformer l'espace en fonction des besoins, tout en créant des cuisines adaptées à tous les modes de vie.
Jouer sur le ton sur ton
Pour créer une cuisine intemporelle qui puisse s’adapter facilement aux différentes tendances, eba recommande d’opter pour une base neutre et surtout homogène. Une combinaison « ton sur ton » qui propose de retrouver une même tonalité dans tous les éléments, permet de créer une ambiance à la fois cohérente et esthétique, tout en offrant la possibilité de la compléter par des accessoires plus colorés.
Pour plus d'inspirations c'est ici. Et pour débuter un projet d'aménagement avec eba rendez-vous sur ce lien.
À l'origine entreprise familiale tournée vers la construction, Cornilleau n'a cessé d'innover pendant près de 80 ans jusqu'à devenir l'un des leaders mondial du ping-pong.
« A la fin des années 60, Cornilleau a été contacté par le BHV qui cherchait à commercialiser des tables de ping-pong. Ce n'était pas du tout notre domaine, mais nous avons essayé et ils nous ont passé une commande de 300 tables à la fin de l'été avec une livraison pour Noël. Nos produits leur ont plu et c'est comme ça que nous avons commencé à nous spécialiser » explique Basile Brière, responsable communication. Près d'un demi-siècle plus tard, ce sont environ 80 000 tables que la marque exporte dans 85 pays. Une success-story en partie due à la capacité d'évolution et d'innovation de Cornilleau.
Une histoire à contre-courant
Fondée en 1946 par Emile Cornilleau, puis reprise par son fils Pierre qui cherche à diversifier le marché, la menuiserie familiale se fait rapidement une place dans l'univers du ping-pong. Consciente de l'appétence grandissante pour ce sport et des changements sociétaux, Cornilleau se distingue avec la création avec la création de la première table de tennis de table outdoor en 1988. Une conception à l'époque minoritaire dans les ventes, mais qui préfigure déjà la tendance actuelle. « Avant, c'était un sport qui se pratiquait dans les salles de jeux ou les garages et les tables s'offraient surtout à Noël, mais c'est désormais l'inverse et l'outdoor représente 80 % des ventes de la marque. » note Basile Brière. Une innovation qui marquera le début d'une longue série parmi lesquelles les pieds réglables sans avoir à lever le plateau ou encore le clip de sécurité pour éviter que les plateaux ne tombent d'un coup. Des systèmes que l'on retrouve aujourd'hui sur les produits moyenne et haut de gamme de la marque.
Une diversification de la gamme
Depuis quelques années, l'innovation Cornilleau c'est aussi sa diversification avec l'entrée en jeu du billard en 2019 et du baby-foot trois ans plus tard, en 2022. Au-delà de la complémentarité en termes de loisirs outdoor, ces deux éléments ont aussi été l'occasion de restructurer la marque en deux gammes : Hyphen et Origin. Si la première joue la carte du contemporain passe-partout en proposant un billard 100% acier aux lignes fines, la seconde mise en partie sur le matériau historique de Cornilleau : le bois. Avec son piètement à l'allure dynamique et facetté, Origin insuffle un nouvel élément aux trois terrains de jeu qui la compose.
Outre la partie basse, véritable unité entre les modèles, la typologie a été repensée pour offrir des approches différentes de la pratique, notamment en jouant sur des dimensions peu communes. La table de ping-pong est ainsi disponible dans une dimension réduite (220*120 au lieu de l'habituel 274*152,5 ), ou le baby-foot proposé en deux fois deux barres. Mais à cela s'ajoute aussi pour la marque la volonté d'inscrire l'objet dans un usage quotidien. De fait, les billards et les tables de ping-pong de la gamme Origin ont été pensés pour pouvoir servir de tables de repas. Une démarche qui a poussé la marque à améliorer l'ergonomie du piètement pour accueillir 6 à 8 personnes, mais aussi la résistance et l'allure du revêtement du plateau Stone. Une élégante surface qui rappelle l'ardoise et pensée pour ne pas avoir de répercussion sur la qualité de jeu.
S'inscrire dans le futur
Familiale autant que familière, Cornilleau souhaite aujourd'hui freiner la diversification de sa gamme pour se centrer sur un autre enjeu, celui de l'inclusivité pour les personnes à mobilité réduite. « Nous souhaitons évoluer vers des tables PMR notamment en repensant la hauteur de l'encadrement et la disposition du piètement de nos tables » souligne Basile Brière. Une démarche qui n'en est encore qu'à ses prémices, mais qui traduit une envie constante d'amélioration de la qualité de jeu et de son pouvoir fédérateur.
La marque belge Ethnicraft, spécialisée dans le mobilier en bois massif, crée ses collections depuis son siège à Boom, sous la supervision de son designer intégré depuis 25 ans, Alain Van Havre.
Basée à Boom à quelques kilomètres d’Anvers, dans la Belgique flamande, la marque de mobilier Ethnicraft fondée il y a 25 ans par Benoit Loos et Philippe Delaisse, a fait du bois massif sa spécialité. Avec une production oscillant entre la Belgique et l’Indonésie, où réside l’un des fondateurs, la marque s’est forgé une identité forte au fil des années, en incluant notamment des inspirations et savoir-faire indonésien au sein de ses collections. En interne, le design est imaginé par Alain Van Havre, qui depuis son bureau au sein du siège, imagine et créer les pièces des collections iconiques de la marque, et ce, depuis ses débuts.
Design et production internes
Chez Ethnicraft, toute la production se fait en interne, au sein de ses usines en Indonésie, en Belgique et Serbie (pour les produits en chêne). Pour assurer une livraison rapide à ses revendeurs - puisqu’il n’existe pas d’espaces de ventes Ethnicraft -, la marque a fait le choix d’avoir 80 à 90 % de son stock réparti dans ses usines à Boom, Marseille et aux Etats-Unis. Au niveau du design, celui-ci est assuré par le designer Alain Van Havre, présent depuis les débuts de la marque. Véritable passionné de la matière, celui qui est passé par Eindhoven procède par ce qu’il appelle un « processus inversé » pour imaginer ses pièces. « Le travail de la matière physique et le toucher a une réelle importance pour moi. Du coup, je crée d’abord des maquettes physiques des objets avant de les digitaliser. Étant donné que tout le processus se passe en interne, c’est presque plus simple de passer par ce processus pour faire valider une pièce » explique-t-il. Des pièces miniatures et des prototypes réalisés en collaboration avec Guy, luthier de formation, qui pense réellement la forme de l’objet avant même sa vision 3D. « Ce procédé permet de laisser la place aux accidents et évolutions de l’objet. C’est ça qui permet d’arriver au produit final » ajoute Alain Van Havre.
PI, nouvelle collection parfaitement imparfaite
Présentée lors du salon Maison & Objet en janvier dernier, la nouvelle collection PI - Polished imperfect -, propose une gamme complète de mobilier à savoir une table, une table basse, un buffet, des étagères murales, un banc, une console, une table d’appoint et un porte manteau.
Par ailleurs, la marque dévoilera en exclusivité lors du salon de Milan la dernière pièce maîtresse de sa collection ; la chaise PI, dont le design est inspiré de la nature de la collection PI, tout en restant fidèle aux racines d’Ethnicraft. Celle-ci sera disponible à partir de l'automne 2024.
Elle s’accompagne également d’une sélection d’accessoires comportant miroir, serre-livres, patères et bougeoir. Une collection décrite comme une ode au vivant et à la nature, dont le nom fait référence à un travail de caractère et d’authenticité de la matière, en réintroduisant notamment l’imperfection des objets. « Quand on voit que les gens s’approchent et ont envie de caresser les meubles, c’est là que le pari est réussi » témoigne Alain Van Havre. Plus largement, le designer explique qu’il aime à proposer des pièces qui ne sont pas statiques afin de standardiser l’imperfection et « la polir de manière à ce qu’elle devienne multipliable. »
Elargir le champ des projets avec Live Light et Re-loved
Fondée en 2020 par Prisca d’Oultremont et Stefan Dusart, Live Light est une plateforme de location de meubles. Avec des bureaux situés à quelques mètres du siège d’Ethnicraft, le principe de Live Light est simple : proposer des meubles à la location pour une durée de 6 à 48 mois. Plus largement, l’idée de Live Light était d’entrer dans une démarche éco-circulaire. Ainsi, 90 % des meubles proposés proviennent de pièces Ethnicraft parmi une sélection précise, complétées par des luminaires DCW Editions et des sièges de bureau Flokk.
Actuellement, Live Light compte plus de 1000 abonnements professionnels (60 %) et particuliers (40 %). Et depuis 2022, Ethnicraft a lancé la plateforme Re-loved, qui propose des pièces reconditionnées, revendues ensuite à un prix allant de -40 % à -60 % par rapport au prix d’origine. Une belle initiative qui demande l'intervention de 5 artisans qualifiés et permet ainsi de donner une seconde vie aux produits, toujours dans une démarche d’éco-circularité.
Depuis près de 50 ans, CETIH propose des portes d'entrée au travers de trois gammes aux designs différents. À Machecoul (Loire-Atlantique), la société initialement spécialisée dans le bois, continue de travailler ce matériau pour allier design et engagement environnemental.
Plus qu'un simple battant, la porte est la première étape à franchir pour entrer dans un espace. À ce titre, elle est donc un élément symbolique et architectural à part entière. Conscient de cela, CETIH (Compagnie des Équipements Techniques et Industriels dans l'Habitat) développe sur quatre sites spécialisés - dans le bois et mixte, l'aluminium, le PVC et l'acier -, près de 600 modèles de portes déclinables à l'infini. Vitrage, formes, matériaux, dimensions, couleurs... avec son savoir-faire, l'entreprise s'adresse aujourd'hui à tous les acteurs du bâtiment, du promoteur à l'habitant, par le biais de trois marques distinctes : Bel'M, Zilten et Swao.
Une vision au-delà du pas-de-porte
Pour CETIH, les portes « ont toujours occupé une place prépondérante de son marché et représentent 190 millions du chiffre d'affaires annuel » note Eric Chalançon, directeur commercial de la marque. Au début, propre à l'habitat individuel, la société a peu à peu ouvert son offre à d'autres marchés. En 2011 - au moment du lancement des premières fenêtres -, l'habitat collectif a fait son entrée suivi d'une ouverture au domaine tertiaire quelques années plus tard. Des étapes porteuses de nouvelles exigences, auxquelles CETIH a fait face en intégrant à son groupe de petites entreprises aux savoir-faire particuliers. Parmi elles, Bignon, fabricant de fenêtres bois racheté en 2022, et aujourd'hui réfèrent dans ce domaine au sein du groupe. Des partenaires qui permettent à l'entreprise de se diversifier mais également « de répondre aux trois piliers principaux à savoir, remettre l'humain au cœur des projets grâce à une qualité acoustique, thermique et de sûreté, s'inscrire harmonieusement avec l'environnement et l'architecture, sans oublier de s'améliorer écologiquement » comme l'explique Caroline Barbin-Siraudin, directrice marketing.
Une société, trois marques, trois identités
Parce qu'une porte est un élément sensoriel, CETIH fait cohabiter trois marques aux identités différentes. Qualifiée d'intemporelle par Anthony Durand, responsable du design, Bel'M est le navire amiral du groupe. Lancée en 1986 avec des portes bois, elle s'est vite diversifiée tout en conservant une esthétique assez historique et identitaire. Entre toutes, Athena est encore, 22 ans après sa sortie, l'exemple type. Véritable succès, son design « a été basé sur l'étude d'anciennes portes cochères » raconte le designer pour qui cette création est surtout le résultat d'un modèle « où tous les curseurs à succès ont été poussés à fond ».
En opposition à la tradition, l’entreprise Zilten a été rachetée par le groupe en 2007, deux ans après sa création. Désignée comme agitatrice, la marque insuffle un élan plus singulier voire audacieux. Avec ses matériaux « alternatifs », comme la céramique ou le bois brûlé, et ses lignes tirées, elle s'oppose en tout point à sa grande sœur, beaucoup plus classique et courbe. Avec un catalogue riche de 190 modèles et d’une grande diversité de matériaux, cette gamme propose le plus vaste choix.
À mi-chemin entre ses deux concurrentes, SWAO, dite l'optimiste, fait le pont entre tradition et technicité. Fondée en 2013 des suites de l'acquisition de deux entreprises, MTN et PAB spécialisée dans les fenêtres en aluminium et PVC, elle se distingue par sa capacité à concevoir des menuiseries à l'ancienne notamment dans le cadre de rénovations. Seule des trois marques à être présente sur l'ensemble des marchés – garages, volets, fenêtres, portes... - elle est de fait la plus polyvalente et la plus modulable.
Le bois, matériau de prédilection
Parmi les différents matériaux travaillés par l'entreprise, le bois occupe une place importante aux yeux de l'entreprise. Pourtant, en France, les portes d'entrée bois ne représentent qu'une part de marché de 10 %, en légère progression, avec une prédominance des produits sur mesure, représentant 90 % du volume. Que ce soit pour des portes entièrement dans cette matière, ou des conceptions mixtes alliant un second matériau, le bois reste le plus intéressant du point de vue environnemental, mais également la matière la plus personnalisable. Bien moins contraignant que l'aluminium, il permet de réaliser du sur-mesure quasiment sans contraintes. Pourtant, le bois a connu un fort déclin dans les années 90 et jusqu'au milieu des années 2000 pour des raisons d'entretien et de préoccupations sur son origine géographique. Pour pallier ces inquiétudes, la marque a développé la certification Nabocco qui assure à la porte une tenue d'au moins dix ans sans retouche. Pour Eric Chalançon, il s'agit d'un « gage de qualité supplémentaire afin d'inviter les clients à reprendre confiance dans le bois, plutôt que de les amener vers les matières alternatives comme le PVC. » Côté provenance, la marque s'approvisionne aujourd'hui sur trois continents auprès de forêts certifiées : l'Europe pour le chêne et le douglas, l'Afrique pour le Movingui, et l'Amérique du Nord - précisément le Canada - pour le Red cedar. Des matières brutes auxquelles s'ajoute l'Acoya, un bois transformé, mais non traité.
Une démarche environnementale
Pour garantir au bois une survie optimale face aux parasites, aux champignons, à l'humidité et aux UV, tout en conservant les vertus environnementales et esthétiques de la matière, CETIH a repensé plusieurs étapes de sa ligne de fabrication. « Bien que nos bois soient issus de forêts certifiées, nous accordons également une importance à leurs valeurs culturelles. Nous avons ainsi cessé l'importation d'un bois africain il y a quelque temps, car il était précieux aux yeux de la population et peu renouvelé dans le pays. » explique François Chappuy, directeur de l'usine bois. Par ailleurs, les produits de traitement ont aussi évolué. « Le saturateur, les teintes et les lasures utilisés sur les portes bois sont aujourd'hui à base d'eau et quasiment sans solvant. » Une avancée en faveur de l'environnement que l'on retrouve aussi dans l'isolation phonique en fibre de bois et qui devrait à terme s'étendre à l'isolation thermique encore pétrochimique . Du confort lié à l'intérieur de la porte, au visuel travaillé avec des alternatives naturelles comme le traitement au vinaigre ou le bois brûlé, CETIH ouvre de nouvelles perspectives pour faire cohabiter design du quotidien et innovations.
Laudescher, spécialiste des panneaux acoustiques, propose désormais Canopea, une gamme d'îlots suspendus créés en collaboration avec Patrick Jouin.
Parfois oubliés ou négligés lors de la construction d'un bâtiment, les panneaux acoustiques peuvent sauver une architecture mal pensée. Consciente de leur place prépondérante, la société Laudescher travaille sur le sujet depuis près de 60 ans. Après avoir développé des habillages muraux, des cloisons séparatives et des plafonds suspendus, l'entreprise normande commercialise désormais des îlots suspendus. Cette gamme nommée Canopea, propose six modèles, dont deux dessinés par Patrick Jouin : Nest et Little Nest.
Le design
Certainement inspiré par la forme naturelle et plutôt ronde du nid – dont il reprend l'appellation anglaise -, le designer a cependant décidé de prendre le contre-pied en choisissant le partipris de l'orthogonalité. Conçus comme des enchevêtrements de tasseaux de bois massif entre lesquels se trouvent les briques phoniques, Patrick Jouin s'éloigne d'une esthétique organique pour une composition plus artificielle, presque numérique. Deux conceptions dont la linéarité rappelle les autres modèles de Laudescher, mais qui se différencient par son apport de volumes. En effet, si la marque normande se limite jusqu'à maintenant à de légers jeux de niveaux - notamment sur les modèles Leaf ou Wind qui apportent un dynamisme discret -, le designer joue avec les trois dimensions et particulièrement celle de la hauteur. En gardant l'esthétique chaleureuse et naturelle de Laudescher, Patrick Jouin propose une alternative plus sculpturale. Une manière de compléter la gamme Canopea en proposant d'une part des panneaux qui viennent combler de grandes hauteurs sous plafond tout en laissant passer le regard, mais aussi de rendre plus visible l'isolant phonique jusqu'alors assez dissimulé.
Des nids à l'infini
Pensés pour être utilisés dans divers lieux, de la cantine au hall d'un grand bâtiment, les deux îlots sont adaptables. Grâce à un système d'entailles situées dans les contre-lattes, les modules peuvent s'imbriquer les uns aux autres, que ce soit sur le même plan ou à des hauteurs différentes. Pour le créateur, la force de Nest tient notamment à « cette modularité illimitée permettant la superposition de multiples îlots, qui forment une composition aléatoire capable de s’intégrer aux espaces restreints comme aux architectures de grands volumes ». À cette particularité, s'ajoute aussi celle d'intégrer un éclairage sous forme de barres, à l'image des tasseaux.
De l'algue au-dessus de nos têtes
Sensible à l'environnement, Laudescher accorde une attention particulière aux matériaux bio-sourcés. Pour cette raison, elle propose d'équiper la gamme Canopea avec des isolants acoustiques en algues - ou en laine pour le modèle Wind dont la forme nécessite une matière plus flexible -. Brevetés par une société danoise, les panneaux à base de matière première maritime, sont de véritables alternatives. Aussi efficaces phoniquement que les matières dites « classiques » comme le PET ou la laine de roche encore proposés sauf sur les structures Nest, ils permettent à certains modèles d'atteindre jusqu'à 85 αw (Alpha Sabine). Un engagement environnemental auquel s'ajoute le choix d'un bois certifié FSC et PEFC, qui a valu à l'une des gammes de la marque la certification Cradle to Cradle.
Grâce à ses créations pour la collection Poliform, Emmanuel Gallina prend ses quartiers chez Silvera. Le designer est à l'honneur de l'installation où cohabitent anciens éléments et nouveautés.
Dans le cadre de Maison & Objet In The City, Poliform et Silvera ont une nouvelle fois exposé leur solide lien collaboratif. Au long des 450m² d'exposition du 44 rue du Bac, la marque a renouvelé sa scénographie pour allier nouvelles collections et best-sellers. Parmi les quelques noms mis à l'honneur, siège Emmanuel Gallina.
Une omniprésence signée Emmanuel Gallina
Entre espaces de restauration, espaces nuit ou lounge, Silvera distille les pièces dessinées du designer. De la fameuse table Concorde désormais âgée de 15 ans, en passant par la chaise Curve sortie en 2022, Emmanuel Gallina continue d'affirmer son style en présentant Monolith. La table sculpturale fait écho à ses créations précédentes dont les lignes fines des piètements conduisent aux courbes visuellement délicates des plateaux ou confortables des assises. Un ensemble contemporain et teinté d'une esthétique bourgeoise que la marque fait harmonieusement coexister avec les créations de Jean-Marie Massaud.
Pour la collection printemps-été 2024, Roche Bobois s'est tourné vers le designer Christophe Delcourt, un habitué de la maison. De cette collaboration est née Palatine, un ensemble de créations à l'inspiration italienne où la matérialité et le confort s'inscrivent au cœur des éléments.
Des courbes élégantes et des matériaux particulièrement tactiles sont au centre des nouvelles créations conçues par le designer Christophe Delcourt. Pour cette collection, seules quatre pièces ont été dessinées ; d'un côté une table à manger et un buffet, et de l'autre un canapé et un fauteuil. Imaginés en même temps, les deux meubles et les deux assises sont visuellement très différents. Une volonté du designer qui souhaitait au travers de cette collection, offrir un univers accueillant et raffiné, teinté d'Italie. Une manière, selon Nicolas Roche, directeur des collections « de sortir de l'image très française véhiculée par Roche Bobois ». Focus sur la collection Palatine, un hommage non dissimulé à la capitale transalpine.
L'Italie, des plateaux jusqu'aux pieds
Traduction de l'attrait du designer pour l'Italie, la table et le buffet constituent l'alliance entre design international et matériaux locaux. Puisant son inspiration dans les richesses naturelles de ce pays, Christophe Delcourt a dessiné ces deux éléments à partir de matériaux propres à la région : le travertin et le noyer, tous deux travaillés sur place, à Urbino. « Pour designer la table, il nous est tout de suite apparu important que les matériaux ne soient pas simplement assemblés, mais qu'ils interagissent ensemble » détaille Nicolas Roche. Une volonté que le designer a exécutée par un savant jeu d'encastrement en courbes au niveau du piètement. « Dans cette zone, le bois se fond dans la pierre tandis que sur le plateau, la pierre se fond dans le bois » explique-t-il. Avec ses deux pieds centraux et massifs « évoquant une colonne fendue dont les contre-courbes rappellent l'allure des colonnes doriques », la table répond au buffet. Tandis que le fin plateau de bois de la première repose sur une solide assise en pierre, le fin plateau de pierre du deuxième repose quant à lui sur un élégant parallélépipède de bois. Une savante inversion renforcée par le dialogue entre minéralité et matière organique. Cette complémentarité visuelle et tactile met également en valeur les aspérités brutes de cette pierre claire, en opposition au plaquage chaleureux du bois teinté. Un contraste qui apporte force et caractère au meuble.
Des formes accueillantes, ni plates ni statiques
Strictement opposé à l'académisme des matériaux et à la finesse des assemblages, les assises de la collection Palatine, résonnent pourtant avec leurs homologues sur la question des aspérités. « Je ne voulais pas que le canapé et le fauteuil soient lisses, très stéréotypés. J'ai donc opté pour un tissu en volume formant des bouclettes » détaille Christophe Delcourt en comparant les aspérités du tissu ocre au travertin crème du buffet. Mais avant de choisir la matière, le designer a d'abord réfléchi à l'aspect formel des assises. « Dans l'ADN de la marque, il y a toujours eu le besoin de faire du mobilier accueillant, avec de la rondeur, du volume... ce que nous appelons le confort visuel dans notre jargon » s'amuse-t-il. « Et à mes yeux, ce qui symbolisait très directement le confort, c'est le coussin. L'idée était donc de reprendre cette forme et d'en assembler plusieurs. » Doté de trois places, les blocs aux allures de coussins géants provoquent une impression visuelle monobloc. Pourtant, chacun des éléments n'est rattaché à l'autre qu'à sa base grâce à un passepoil cerclant l'ensemble. Une faculté permise par une armature bois invisible et un système de sangles élastiques interne à la structure. Cette constitution faite de pièces détachées n'est pas sans rappeler le fameux Mah Jong. Une pièce vieille de plus d'un demi-siècle mais qui prédisait déjà un changement radical dans le positionnement des assises de salons. « Aujourd'hui, les canapés et les fauteuils ne sont plus contre des murs mais au milieu de la pièce » explique Christophe Delcourt, « il était donc important de penser le volume au dos du canapé. » C'est pourquoi le designer a appuyé la courbure arrière des assises pour conserver l'évocation de l'oreiller. Et pour dynamiser cet ensemble invitant à la détente, les accoudoirs ont été légèrement ouverts vers l'extérieur. Une manière de laisser la lumière pénétrer l'objet et le redécouper visuellement. « François Roche, le fondateur de la marque qui m'avait recruté à l'époque, disait qu'un meuble est semblable à une partition, il faut que ça bouge. C'est pourquoi, jouer sur la texture, la lumière, les volumes... sont des choses importantes dans chaque collection. »
C’est dans la Zone d’Activité Pelen Borda à Larressore, petite commune du Pays Basque français connue pour ses makhilas, que la manufacture Alki a décidé de construire son nouvel atelier Lantokia, (le lieu où l’on travaille) qui doit être livré au second trimestre 2024.
La Zone d’Activité va trouver un nouvel élan avec les artisans et designers de cette entreprise-coopérative militante, fondée en 1981 par Peio Uhalde et un groupe d’autochtones conscients de l’intérêt de renouveler le style basque. Lignes claires et simples, bois locaux et français sont les atouts de l’entreprise qui a su s’adapter au marché du contract en allant chercher ses clients au-delà des frontières régionales.
Sur la colline, l’agence LeibarSeigneurin Architectes, lauréate du concours, a choisi de construire sur une parcelle de 16382 m2, un bâtiment de 8260 m2 (contre les 4000m2 du bâtiment du village d’Itxassou) et de l’envelopper d’une peau d’aluminium écaillée dans laquelle se reflète le ciel bleu du Pays, sans avoir soulevé la moindre résistance des riverains, plus habitués au style labourdin.
Un nouvel élan culturel et artisanal
Actrice culturelle et économique engagée, la coopérative veille sous la direction de son nouveau PDG, Eñaut Jolimont de Haraneder, à construire des relations humaines fortes, à utiliser des pratiques de bon sens et à respecter son écosystème. Associant à la fois les techniques de l’artisanat et de l’industrie, elle a su garder un savoir-faire unique dans le travail du bois massif. La construction de ce nouvel atelier est un moyen d’accompagner sa croissance et de se projeter vers le futur tout en restant soucieux de l’impact environnemental de l’entreprise et du respect du territoire. Un projet architectural qui doit renforcer la jonction entre l’artisanat et la technologie de pointe, le savoir-faire des compagnons au service des clients internationaux. Nombreux sont les designers qui y ont trouvé leur bonheur : Jean-Louis Iratzoki, Patrick Norguet, Samuel Accoceberry, Form Us with Love, Ànder Lizaso, et dernièrement Patrick Jouin avec la chaise Orria qui meuble la salle ovale de la BnF Richelieu à Paris… La convivialité et l’élégance des meubles Alki se retrouve aussi bien au restaurant Promulins en Suisse, qu’à Hong Kong à la Cobo House du chef Janice Wong ou au restaurant Franck de la Fondation Louis Vuitton. Une vingtaine de collections offrent une lecture contemporaine de la convivialité. En chêne français, en hêtre ou en Bioplastique comme la Kuskoa Bi, première chaise au monde en bioplastique, les produits Alki équipent CHR et bureaux avec chaleur, bienveillance et discrétion.
Mieux produire
Ce projet en réflexion depuis 2015, a l’ambition de transformer l’atelier vieux de 40 ans pour le faire évoluer en termes de production et en termes d’environnement de travail. Efficacité, fonctionnalité, confort d’usage pour les ouvriers-artisans et 3000 m2 de boutique pour les visiteurs qui profiteront d’un showroom avec vue, irrigué par une lumière solaire et ventilé par une façade écaillée en aluminium, comme une peau de poisson qui réfléchira la lumière sur le paysage. L’efficience énergétique du bâtiment est à son optimum avec une STD, simulation thermique dynamique. La toiture à 3% est idéale pour les panneaux photovoltaïques, ce qui en fait une usine 0 énergie, une dentelle métallique sur un sol en béton et en pierre capable de produire 10000 assises et 3000 tables par an. La dynamique basque.
Fondée en 2008, la marque Tikamoon crée des meubles en bois massif pensés pour durer. En septembre, une première boutique a ouvert à Paris, puis à Lille en novembre. Ambitieuse et soucieuse, l'entreprise aspire à proposer du mobilier durable dans le temps, en mettant l'accent sur la circularité.
Depuis ses débuts sur eBay en 2009, Tikamoon a bien évolué. Fondée en 2008 puis repris par Arnaud Vanpoperinghe en 2013, la marque œuvre pour continuer de se forger une identité forte basée sur la volonté de créer des meubles qui durent 100 ans. En démocratisant le mobilier en bois massif, l'entreprise souhaite surtout éduquer sa clientèle pour les inciter à acheter moins souvent. Leur ambition : faire durer le mobilier dans le temps, en s'axant notamment sur la transmission mais également sur la restauration de ses produits au sein de sa boutique circulaire.
Une boutique circulaire pour une seconde vie
À quelques kilomètres du siège de la marque, en banlieue lilloise, la boutique circulaire est chargée de récupèrer, restaurer et revendre des pièces abîmées pour leur offrir un nouveau souffle. Sous la gestion de Julien Dôle, responsable du pôle revalorisation, une équipe de trois ébénistes composée d'un formateur et de deux apprentis, travaille à la restauration de ce mobilier. À raison de deux semi-remorques livrées chaque semaine, les meubles sont d'abord triés en fonction de leurs besoins de réparation, puis répartis en trois catégories. À l'aide d'une "banque d'organes", qui désigne les restes de bois non utilisés récupérés sur d'autres meubles, les meubles sont ensuite restaurés, parfois même sublimés en de nouvelles pièces uniques. L'objectif final étant d'atteindre, à terme, le 0 % déchet bois.
Cette initiative écologique et circulaire permet ainsi de remettre de nombreux meubles sur le marché, mais à prix réduits. Au total, entre 1000 et 1500 meubles restaurés sont revendus tous les mois. En parallèle, la boutique collabore également avec des associations, telle qu'Emmaüs, pour laquelle Tikamoon offre une semi-remorque de meubles par mois.
Apprendre à mieux consommer son mobilier
Plus largement, Tikamoon souhaite faire évoluer les mentalités sur notre consommation de meubles. "Notre volonté n'est pas de faire acheter quatre buffets à un client mais qu'un seul buffet dure pour quatre clients" confie Arnaud Vanpoperinghe. À l'horizon 2030, la marque espère ouvrir plusieurs ateliers circulaires partout en France et même en Europe, afin de réduire au maximum ses déplacements et implanter des circuits de récupération locaux.
Deux boutiques à Paris et Lille
Après 15 ans passé sur internet, la marque a voulu aller à la rencontre de ses clients en ouvrant deux espaces physiques. "On a hésité pendant longtemps, mais pour asseoir notre marque, on avait besoin d'émerger différemment" continue Arnaud Vanpoperinghe. Les deux boutiques de Paris et Lille sont ainsi représentées par deux ambassadeurs, dont la mission principale est d'informer sur la marque et ses quelques 1200 références, faire passer son message et exprimer ses ambitions. Dans un futur proche, la marque vise une implantation en Europe, notamment en Allemagne et en Espagne.
Maria Pergay s’est éteinte le 31 octobre dernier à l’âge de 93 ans. Créatrice majeure dans le champ des arts décoratifs français, elle ne se considérait ni comme designer, ni comme décoratrice. Ce qui l’animait avant tout, c’était cette joyeuse collaboration avec ses précieux artisans…
Elle était arrivée à Paris à la fin des années 1930 après avoir fui la Moldavie avec sa mère. Pour subvenir à ses besoins, elle avait d’abord décoré des vitrines de magasins de haute couture tels Hermès ou Durer. C’est à ce moment qu’elle a découvert le monde des artisans, en réalisant des sculptures d’oiseaux en Vitrex avec l’aide d’un serrurier. Puis par ses participations aux salons Bijhorca, elle se fit connaître du Tout-Paris. Divers futurs collaborateurs pousseront la porte de son enseigne Place des Vosges, dont le producteur d’acier d’Uginox, Gérard Martel. C’est ainsi qu’elle commencera à explorer l’inox, matériau, selon elle, « aussi précieux que le plus précieux des bois ». Elle concevra pour Uginox des pièces voluptueuses aux formes gracieuses et sensuelles tel Tapis volant (1967-1968). Arrivera ensuite sa désormais iconique chaise Anneau (1967-1968), idée survenue pendant qu’elle pelait une orange.
Jamais elle ne dessinait, sa bonne entente avec les artisans lui permettait de travailler directement à l’atelier ou à l’usine. « Dans beaucoup de manufactures, il y a souvent un seul homme qui sait effectuer un travail bien spécifique, confie son fils Alexis Pergay. Chez Uginox, un seul ouvrier savait faire les reprises de soudure propre au mobilier de Maria. Elle aimait travailler avec lui car elle comprenait et visualisait parfaitement les contraintes. »
Une reconnaissance internationale
Puis la collaboration avec la maison Jansen lui permettra de se faire connaitre à l’international. Elle meublera le palais présidentiel de Bourguiba à Carthage, l’amenant à devenir, de fil en aiguille, la décoratrice attitrée des palais saoudiens et de l’aristocratie des pays du Maghreb. Après l’achèvement de ces chantiers pharaoniques, ça sera au tour de la galeriste Suzanne Demisch de la contacter : « La rencontre avec Suzanne va lui permettre de créer des pièces démentielles, raconte Alexis. Maria était vraiment boostée par Suzanne, elles étaient très complices ». Apparaissent alors des pièces d’inox incrustées de délicats motifs en bois précieux, nacre et galuchat. En cela, la rencontre avec le jeune ébéniste Hervé Morin et son atelier MAONIA sera déterminante. D’un tempérament fidèle, c’est désormais avec lui que Maria Pergay poursuivra l’aventure.
Régulièrement présents sur le stand de la galerie Demisch-Danant aux plus grandes foires d’art international comme la TEFAF, l’œuvre éloquent de Maria Pergay s’inscrit dignement dans l’histoire des Arts décoratifs français. Intramuros lui rend un dernier hommage en republiant un témoignage qu’elle avait confié à Suzanne Demisch : « Une chose qui me surprend et qui est un grand honneur, ce sont toutes les personnes qui m’ont aidée à fabriquer mes objets. C’était dur de trouver des gens qui voulaient les fabriquer. Un jour, quand j’ai visité un atelier pour la première fois, les jeunes artisans m’ont tous dit qu’ils ne savaient pas comment faire ce que je voulais. J’ai alors demandé au plus vieux, celui qui avait travaillé sur les meubles Louis XV, des années avant. Il m’a dit : « Vous êtes sûre que vous voulez faire ça ? ça va coûter cher ». J’ai répondu que plus un objet demandait de travail, de précision, d’habileté, plus j’étais contente. Et il a commencé à travailler comme un jeune homme. Ils m’ont tellement appris ».
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
L’entreprise familiale Porada, créée en 1968 et spécialisée dans le mobilier en bois ne cesse de développer des collections qui allient technique et esthétique. Présente dans plus de 50 pays, la marque italienne propose ses services aux particuliers mais se tourne également vers le contract, en travaillant sur divers projets. Un marché rentable pour l’entreprise donc, qui tend à continuer de croitre. Eclairage auprès de Mauro Nastri, responsable de l’export chez Porada.
Que représente le contract chez Porada ?
Il représente environ 30 % des projets et de notre chiffre d’affaire global. On travaille sur des restaurants, des hôtels, mais aussi des projets plus particuliers, en collaboration directe avec le client. Généralement, on est sur un système B2B mais il arrive que l’on fasse aussi du B2C en travaillant de manière rapprochée avec les architectes d’intérieur.
Et sur le marché français plus spécifiquement ?
C’est à peu près la même chose, mais la grande particularité en France est que l’on arrive à développer une relation directe avec les architectes d’intérieur, ce qui est beaucoup plus simple pour nous en termes de communication. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas un fonctionnement qui est mis en place partout. Au Moyen-Orient par exemple, il y a beaucoup d’intermédiaires et il arrive que l’on ai finalement très peu d’informations sur un projet.
Quelles évolutions avez-vous pu remarquer au fil des années ?
Bien que Porada ai toujours touché au contract, avant les années 2000, c’était plus occasionnel. Lorsque l’on a commencé à faire des projets plus conséquents comme le Four Season à Londres en 2006, nous avons commencé à comprendre le marché et les acteurs qui intervenaient. A partir de là, nous avons cherché à être en contact avec les bons acteurs afin que le travail de prescription et les spécifications devienne systématique pour avoir le résultat escompté.
Des difficultés particulières auxquelles vous devez faire face ?
Je dirais surtout que l’on peut ressentir de la frustration quand on prescrit car nous n’avons pas toujours la transparence sur les budgets pour pouvoir s’aligner. Dans certains cas, on ne sait donc pas si c’est notre produit qui est trop cher ou si ce sont les autres acteurs qui prennent tous les fonds. Hormis cette difficulté, il y en a une qui réside concernant la protection de nos produits. Il n’existe en effet aucune protection à proprement parler pour lutter contre la copie. Lorsque l’on sait ce que représentent les frais de développement d’un produit et qu’une personne extérieure peut librement copier un modèle sans répercussion et à moindre coût, c’est forcément embêtant.
Des exemples de projets contract significatifs pour Porada ?
Il y a beaucoup de projets intéressants mais parmi ceux que je préfère, il y a le restaurant Nobu à Londres pour lequel nous avons tout fait en sur mesure. Il y a également l’hôtel Tsuba à Paris dont j’aime beaucoup le résultat final. En Asie, je pense au restaurant La terrasse à Kyoto par Patrick Jouin, que je trouve très réussi. En termes de projets originaux, nous avons travaillé sur une école au Japon, mené par l’architecte I. M. Pei. Un projet très spécial pour lequel Porada a imaginé tous les bureaux. C’était un gros travail du bois courbé avec des pièces hors collection qui ont été développées spécialement pour le projet.
Plus d'informations à retrouver sur le site Porada.
Dans un geste radical, l’artiste et designer d’origine grecque bâtit une typologie de meubles hybridés dont l’archaïsme travaillé brouille les frontières temporelles et questionne notre rapport au matériel.
Chaque automne, lors de la Dutch Design Week, l’Académie de design d’Eindhoven présente le travail de ses élèves diplômés. En 2017, celui de Kostas Lambridis a marqué les esprits. Auparavant formé au département ingénierie de l’Université de la mer Égée à Syros, l’étudiant grec a suivi le programme en master option design contextuel, alors qu’il assiste depuis plusieurs années déjà le designer espagnol Nacho Carbonell dans son studio d’Eindhoven. « J’étais vraiment dans le design industriel, Je pensais que j’allais dessiner des voitures, puis j’ai rencontré Nacho, et l’idée de créer des pièces sculpturales avec mes mains est devenue très excitante ». Exposé dans le campus de l’Académie, son étonnant projet de près de quatre mètres de haut trônait en majesté, re-création grandeur nature du Cabinet Badmington, un chef d’œuvre baroque du XVIIIème siècle vendu aux enchères 19 millions de livres sterling.
Une multitude de matériaux
À l’instar de cette pièce monumentale, l’Elemental Cabinet de Lambridis intègre une multitude de matériaux. Non pas bois d’ébène, ivoire, bronze doré et mosaïques de pierres dures comme magnifiquement travaillés sur l’ouvrage de référence, mais plutôt fonte, béton, plastique, bronze, céramique, textile brodé… « Mon idée était d’emprunter la forme et le symbole de la plus importante pièce de mobilier jamais fabriquée, et d’essayer d’aller contre cette hiérarchie des matériaux et des savoir-faire ». Irrévérencieuse et spectaculaire, la réplique a tapé dans l’œil des galeristes Julien Lombrail et Loïc Le Gaillard, friands de talents oeuvrant aux frontières de l’art et du design. Kostas Lambridis rejoindra l’écurie de la Carpenters Workshop Gallery, et une exposition personnelle lui sera consacrée au sein de l’espace parisien en 2021, après que de nouvelles pièces aient été montrées à la Fondation Cartier dans l’exposition collective « Jeunes artistes en Europe. Métamorphose. »
Vers un processus de déconstruction
Installé en Grèce désormais, le designer et son équipe explorent les métissages créatifs dans un grand atelier du nord d’Athènes. Abritant des matériaux de toutes sortes, collectés, récupérés, le lieu se divise en divers postes de travail dédiés à la fabrication et au travail du bois, du métal, du verre, de la pierre et du marbre, de la céramique, du cuir, du plastique, etc. Outre l’Elemental Cabinet et la bibliothèque It’s not enough, une vision éclatée de celle d’Etore Sottsass, Carlton, le jeune homme s’est intéressé à d’autres références de pièces iconiques, mais sans recréer d’objet spécifique. « Pour le daybed Her par exemple, j’ai regardé du côté des canapés, chaises, fauteuils dessinés depuis les temps préhistoriques, la Grèce ancienne, les meubles byzantins, les années 70 et 80, et jusqu’aux designers contemporains, Marc Newson et sa Lockeed lounge chair en l’occurrence ». Récemment, pour ne pas se laisser enfermer dans un style, Kostas Lambridis a amorcé un processus de déconstruction de son travail. « J’ai déjà créé une trentaine de pièces en mixant les matériaux. C’était difficile à faire, mais en même temps sécurisant pour moi. Pour aller vers la simplicité, le challenge est maintenant de les séparer ».
Lors de l’exposition qui se tiendra du 8 septembre au 23 novembre 2023 à la Carpenters workshop gallery de New York, l’artiste présentera une nouvelle famille de pièces, mono-matière cette fois, comprenant une diner table en bois, une table basse en pierre, un buffet bar en métal, une console en plastique… « mais toujours composée de readymade et de parties que nous créons, précieuses ou sans valeur, ouvragées ou laissées brutes » précise-t-il.