Design

Composé des marques Luceplan, Calligaris, Connubia, Fatboy et Ditre Italia, le groupe Orbital Design Collective propose une offre allant de l’éclairage au mobilier en passant par les accessoires pour la maison. Bien que faisant parties d’un même groupe, chaque marque garde son identité propre afin de proposer des produits adaptés aux besoins du client avant tout. Explications auprès de Riccardo Mattelloni, responsable contract du groupe.
Pour sa seconde édition, le salon EspritContract, organisé en parallèle d’EspritMeuble, sera de retour au Pavillon 1 de la Porte de Versailles avec 110 exposants dont le groupe Orbital Design Collective. Un groupe composée de cinq marques italiennes reconnues pour leur produits et savoir-faire qui proposent des projets complets, à l’image des clients avec qui ils collaborent.
Comment ces 5 marques en sont-elles venues à travailler ensemble ? Quel est l'objectif du groupe ?
Le groupe Orbital Design Collective, qui comprend les marques Luceplan, Calligaris, Connubia, Fatboy et Ditre Italia, a été crée dans le cadre d'une stratégie visant à offrir une offre diversifiée mais cohérent de produits de haute qualité axés sur le design. Pour autant, chaque marque apporte son propre héritage, son expertise et ses domaines de prédilection, à savoir l’éclairage pour Luceplan, le mobilier pour Calligaris, Connubia, Ditre Italia ou les accessoires pour la maison en ce qui concerne Fatboy. L'objectif du groupe est de tirer parti des atouts uniques de chaque marque tout en offrant une solution globale aux secteurs contractuel et résidentiel. La synergie entre les marques permet à Orbital Design Collective de répondre à un large éventail de besoins en matière de design et de projets, qu'il s'agisse d'espaces résidentiels ou commerciaux.
Quelle est la place du contract dans le groupe (chiffre d'affaires, part de projets, etc.) ?
Le contract joue un rôle important au sein du groupe. Bien que chaque marque puisse avoir un marché légèrement différent, il y a une tendance croissante à la collaboration croisée, en particulier dans le secteur du contract. Des marques comme Luceplan et Calligaris, par exemple, jouissent d'une forte reconnaissance dans les projets commerciaux et hôteliers. Ditre Italia est particulièrement reconnu pour ses projets résidentiels et d'hôtellerie haut de gamme, tandis que Connubia excelle dans les solutions d'hôtellerie confortable. Les projets contract sont un moteur essentiel des ventes, en particulier pour les projets sur mesure, et il représente une part importante de l'ensemble du portefeuille de projets. La capacité à offrir une large gamme de produits pour les clients du contract est un facteur de différenciation majeur pour le groupe.
Comment les projets sont-ils organisés au sein du groupe ? Existe-t-il une différenciation marquée entre toutes les marques ou le catalogue de produits est commun à toutes ?
Les projets sont généralement organisés en fonction du type de client et des exigences spécifiques du projet. Chaque marque conserve sa propre identité et son propre catalogue de produits, ce qui garantit une différenciation marquée en termes d’esthétique, des matériaux utilisés et de la fonctionnalité entre les marques. L’approche d'Orbital Design Collective permet une collaboration, offrant aux clients un mélange personnalisé de produits de différentes marques dans le cadre d'un même projet. Le catalogue de produits n'est certes pas commun à toutes les marques, mais le groupe propose une offre holistique en s'appuyant sur les forces individuelles de chacune d’elle.
Quels changements avez-vous observés dans le secteur au cours des dernières années ?
Il y a eu une véritable évolution vers des solutions de conception plus durables et adaptables. Les clients recherchent de plus en plus des produits qui allient haute qualité et responsabilité environnementale. L'accent a également été mis davantage sur les conceptions multifonctionnelles et la flexibilité, en particulier dans les espaces où l'adaptabilité est essentielle. La numérisation a également eu un impact sur le processus de conception, avec l’arrivée des outils de rendu plus avancés et la réalité virtuelle qui aident les architectes et les concepteurs à visualiser les projets en temps réel.
Un projet récent à nous présenter en quelques mots ?
L'un de nos récents projets marquants a été la conception et l'aménagement d'un hôtel à Milan, où nous avons pu intégrer des produits des cinq marques. Le projet nécessitait un mélange de solutions d'éclairage, de mobilier modulaire et de pièces extérieures distinctives. La collaboration entre les marques a permis d'obtenir un design sur mesure et cohérent qui répondait à la fois aux besoins esthétiques mais également fonctionnels. Le client recherchait un mélange d'artisanat italien et de design moderne, ce que nous avons été en mesure de faire grâce à notre catalogue diversifié.
Qu’attendez vous de votre participation à Esprit Contract ?
Notre participation au salon Esprit Contract vise à accroître notre visibilité sur le marché, en particulier auprès des architectes, des décorateurs d'intérieur et des principaux décideurs du secteur commercial. Nous voulons présenter l'étendue de notre offre et montrer comment nos marques peuvent offrir des solutions individuelles et intégrées pour des projets de grande envergure. Le salon est également l'occasion de renforcer les relations avec les clients et partenaires existants tout en explorant de nouvelles opportunités commerciales.

La 8e édition de la Biennale Emergences se tiendra du 10 au 13 avril 2025 à Pantin avec une série d’expositions et d’ateliers pour faire valoir le travail « des artisans du beau ». Les candidatures pour participer à l’édition 2025 sont ouvertes jusqu’au 1er décembre.
À nouveau curatée par les designeuses Helena Ichbiah et Véronique Maire - qui s’étaient déjà prêté à l’exercice pour l’édition 2023 - , la Biennale Emergences est de retour au Centre national de la danse [CN D] de Pantin pour sa 8e édition. Organisée par Est Ensemble avec le soutien de la ville de Pantin, cette biennale d’art a pour objectif de faire valoir le dynamiste des métiers d’art et du design. En 2023, se sont plus de 3000 visiteurs curieux ou connaisseurs qui ont fait le déplacement pour découvrir les différentes expositions qui mettaient en avant le travail de différents artistes et designers, tels que Hall.Haus, Marta Bakowski, Goliath Dyèvre ou encore Guillaume Delvigne, pour ne citer qu’eux.

Une édition centrée sur les communes d’Est Ensemble
Intitulée "9 Ter - Destination métiers d’art", l’édition 2025 de la Biennale Emergences est est une invitation à découvrir le talent des créateurs qui font vivre les communes d’Est Ensemble -. « 9 Ter » fait écho aux neuf territoires d’Est Ensemble que sont Bagnolet, Bobigny, Bondy, du Pré-Saint-Gervais, des Lilas, de Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville, et fait référence à une destination, un lieu où se retrouvent savoir-faire ancestraux et créations d’aujourd’hui. À travers cette thématique, l’objectif est de mettre en lumière la création et les métiers d’art comme vecteurs de lien social et de dialogue entre les générations.

Candidatures ouvertes jusqu’au 1er décembre
Les candidatures pour participer à la Biennale Émergences sont ouvertes aux créateurs (artisans d’art, designers, artistes...) qui souhaitent exposer leur production et partager leur processus de travail. Ces derniers sont invités à compléter un dossier de candidature accessible sur le site de la Biennale jusqu’au 1er décembre minuit. L’appel est ouvert aux créateurs du territoire d’Est Ensemble et d’ailleurs. Pour valider leur participation, les candidats doivent proposer une production allant d’un objet à une série avec l’idée de traduire son processus de création au travers de dessins, de maquettes, de prototypes, d’échantillons, de vidéos et de réalisations. Il est également possible de constituer des duos ou des équipes pour faire dialoguer les savoir-faire. Enfin, les candidats retenus seront invités à participer à des ateliers pédagogiques et à des rencontres scolaires, en amont et/ou pendant la Biennale, pour permettre à un jeune public de découvrir l’univers de la création et des métiers d’art et de s’initier à leurs pratiques. Le rendez-vous est donné du 10 au 13 avril.
Plus d'informations ici : emergences-biennale.fr


Puiforcat présente Pilotis, sa dernière collection de bougeoirs et candélabres issues d'une collaboration avec le duo Barber&Osgerby.
« En présence d’une matière si réfléchissante, le design, selon nous, doit aller à l'essentiel. » De cette vision claire, les designers Edward Barber et Jay Osgerby ont dessiné Pilotis. Un ensemble de trois bougeoirs et trois candélabres en argent massif et à la forme épurée. Invités par Puiforcat à l'occasion d'une nouvelle collaboration, le duo britannique a confronté son amour de la ligne pure et de la simplicité des formes, avec l'identité de la maison parisienne fondée en 1820. Une rencontre entre deux visions et deux époques, l'une moderniste et l'autre art déco, héritée de l'orfèvre et designer Jean Puiforcat.

La forme simple
Inspirée de la villa Savoye de Le Corbusier et plus particulièrement de son modernisme architectural, la collection s'inspire outre de l'encastrement de ses formes primaires, le rond et le rectangle, du système de pilotis. Un concept nouveau au moment de sa achevée en 1931, et librement réinterprété dans cette collection. La géométrie de la finesse et de l'alignement sur toute la hauteur de ces objets, offre une conjugaison élégante entre la rondeur cylindrique de la bougie et le piètement plat du support. De quoi procurer une impression de flottement et une discrétion qui permet d'éviter tout sentiment de séparation entre les convives à l'occasion d'un dîner. La finition en polie miroir reflète quant à elle les flammes et permet à l'objet de s'intégrer à n'importe quelle table !


Le concours parisien, Paris Shop &Design, vient de dévoiler les sept gagnants de son édition 2024.
Depuis dix ans, le Paris Shop &Design récompense des duos de créateurs et de commerçants mettant à l'honneur le commerce dans la capitale. Pour cette édition anniversaire organisée par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, le jury présidé par l'Architecte et Directrice Générale des Ateliers Jean Nouvel, Dominique Alba, à sacré sept unions dans huit catégories. Une diversité par laquelle s'exprime la place des établissements commerciaux au sein de la ville qui en compte près de 62 000. Une place prépondérante dans la vie parisienne que ce concours souhaite soutenir en valorisant l'innovation née de l'interaction entre architecture et commerce. Une optique également sociale et historique, puisque l'enjeu est aussi de maintenir l'attractivité de ces points de vente physiques face à la digitalisation du marché. Car si le prestige de Paris s'est écrit dans l'Histoire et dans la pierre, les savoir faire design et architecturaux ont toujours contribué à bâtir sa renommée internationale.

Dans la catégorie Mode &ACCESSOIRES :
Rei Kawakubo, designer, et Adrian Joffe, président du Dover Street Market, pour la boutique COMME DES GARCONS (56 rue du Fg Saint-Honoré, Paris 8e)
Dans la catégorie Alimentaire :
Dorothée Meilichzon, architecte pour l'agence CHZON et David Bellaiche, commerçant pour la boutique CREME LONDON (2 rue Geoffroy l'Angevin, Paris 4e).
Dans la catégorie Bien-être Santé Beauté :
Thibaut Poirier et Stéphanie Monteil,tous deux designers d'espace pour l'agence Thiste, et Pauline Picaut, co-fondatrice du SPA CLEMENS (14 rue des Saints-Pères, Paris 7e)
Dans la catégorie Hôtels, Cafés,Restaurants :
Cyril Durand Behar pour Cyril Durand Behar Architectes, et Camille Grenouiller, directeur de l'HOTEL PILGRIM (11 rue de Poissy, Paris 5e)

Dans la catégorie Maison &Décoration et Prix du public :
Marine Ricardou, architecte du Studio Saint Lazare, et Frédéric Bertinet, CEO et co-fondateur de MERCATO (17 avenue Simon Bolivar, Paris 19e)
Dans la catégorie Terrasses :
Sophie Lacroix, architecte, et Guillaume Bernard, gestionnaire du restaurant HOLLYWOOD SAVOY (44 rue Notre-Dame des Victoires, Paris 2e)
Pour la Mention spéciale du jury :
Marie-Agnès BLOND & Stéphane Roux de Blond & Roux Architectes, et Marie Guerci (Ville de Paris –maître d'ouvrage) pour le THEATRE DE LA VILLE (2 place du Châtelet,Paris 4e)
Dans la catégorie Culture, loisirs,services aux particuliers :
Maël Esnoux et Marguerite Cordelle,architectes pour Core Architectures / Studio kokumi, et Arnaud Pigounides, président de REV MOBILITIES, enseigne de vente et de modification des voitures thermiques en électriques (96 Rue de Lourmel, Paris 15e)


À l'occasion de sa nouvelle collection pour Monoprix en vente le 22 octobre, Axel Chay nous parle de son lien au design par le prisme de sa collaboration.
Seconde collaboration avec Monoprix, cette collection dessinée par Axel Chay arrive chez le distributeur ce mardi 22 octobre. D'abord éditée dans une version colorée et pop en février, cette réédition automnale entièrement chromée livre un nouvel aperçu du designer marseillais. Rencontré en juillet dans son appartement atelier où se répondent prototypes en courbe et mobilier Memphis, il nous avait parlé de ses inspirations et de son rapport au « beau ». Entretien avec ce créateur jovial tombé dans le design, quand il n'était pas si jeune.

Après Folies, vous présentez une nouvelle collection qui est la deuxième réalisée avec l'enseigne Monoprix. Pourquoi avoir accepté de renouveler l'opération ?
La première fois, j'avais accepté car c'est Monoprix et donc il y a toute une histoire avec Prisunic et une légitimé à faire du meuble et de la décoration. Ce n'était pas n'importe quelle marque de grande distribution. Il se trouve que la collection avait très bien fonctionné et renouveler l'opération était donc une belle opportunité et un super défi. C'était l'occasion de pousser de nouvelles portes que ce soit avec de nouveaux matériaux ou de nouvelles formes que l'on ne travaille pas en temps normal, car le coût de développement est énorme pour nous.
Mais justement, comment conjugue-t-on son design personnel qui a un coût relativement élevé et une fabrication artisanale, avec l'esprit de Monoprix, c'est-à- dire l'idée du design pour tous ?
Pour Monoprix, il a fallu penser l'objet en contrainte de coût, c'est-à-dire faire une pièce qui ne coûte pas cher à produire. Il y a donc de nouveaux paramètres qui se sont imposés comme le pays de fabrication, le nombre de pièces, ou encore la complexité. Mais le design pour tous, ça se traduit aussi visuellement. Donc l'esprit Monoprix, qu'il soit financier ou esthétique, m'a amené vers quelque chose de simple et d'intemporel.

Cette collection conjugue des courbes très contemporaines à la mode et une allure rétro presque 60-70's. C'est ça l'intemporalité, la navigation entre les époques ?
La collection d'octobre n'est pas inspirée d'une époque particulière, mais elle provient de ma culture design assez tardive. Mes parents n'avaient que du contemporain en décoration et je n'ai pas fait d'école d'art mais une école de commerce. C'est en sortant de mon master que je me suis intéressé au design moderne grâce à ma femme Mélissa qui chinait et mon frère qui est un artiste touche-à-tout avec qui je travaille aujourd'hui. Et j'ai découvert des choses géniales dans chaque décennie. Que ce soient les années 60 avec le développement de la courbe dans le design, l'esthétique 70's avec ce côté vieux James Bond ou encore les années 80 pour les créations notamment vestimentaires très affirmées. Ajoutez à cela l'Art cinétique ou Tom Wesselmann que j'adore... Bref, tout n'a pas été beau, mais tout est inspirant ! Donc mes créations sont surtout une digestion de ce qui a été fait avant. J'aime bien qu'une collection n'ait pas une allure trop ancrée dans son temps, mais qu'il y ait de petites ambiguïtés.
Et quoi de mieux que de changer le revêtement pour changer d'époque et de style. C'est finalement ce qui a été fait entre la collection de février et celle d'octobre ?
Oui effectivement. La première collection était très colorée ce qui a permis d'attirer l'œil et de la populariser en mettant les formes en valeur. Mais pour pouvoir rééditer les pièces, il fallait trouver quelque chose de différent. On est donc parti sur le chrome, car c'est à mes yeux quelque chose de « sexy » et c'est une valeur sûre.

Travailler le chrome, c'était aussi changer d'ambiance, passer d'une collection estivale à un ensemble plus hivernal, non ?
Je n'ai pas du tout pensé cette modification en termes de saisonnalité. Je n'intellectualise pas du tout la couleur, car ce n'est pas mon métier. Que ce soit pour Folies ou pour les nouveaux modèles, il s'agit surtout d'une question de goût et d'émotion. Pour la couleur, les formes sont très primaires, car la forme l'est. Il y a quelque chose qui tient presque du Memphis. Pour le chromé, il y a une forme de facilité encore plus grande, car le rendu est tout de suite très visuel et ça fonctionne avec tout, quel que soit l'objet. Quand j'étais jeune et que je n'avais pas encore de passion réelle pour le design, j'allais chez Emmaüs et je récupérais un buste sans valeur ou un vase inesthétique et avec une bombe de couleur ou chromé, je lui redonnais vie. J'avais ce besoin d'avoir un intérieur beau et scénographié qui sortait du lot. Aujourd'hui, ce n'est plus pareil car l'époque et mon travail ont changé, mais j'ai toujours ces besoins dans un coin de la tête.
Vous parlez de scénographie. Dans le cadre de vos collaborations avec Monoprix, le but était donc de concevoir un objet utile dans une scénographie faite pour recevoir ou bien penser l'objet pour qu'il soit scénique ?
Les deux. C'était important que l'objet soit assez fort pour créer son petit univers, qu'il existe par lui-même, mais il devait aussi créer une ambiance. C'est ce qui me plaît. J'aime aller au-delà de l’aspect décoratif pour essayer de faire quelque chose de beau qui fait plaisir. C'est ça le but de mon design et de cette collection finalement : faire plaisir.

Nouvelle exposition du FRENCH DESIGN by VIA, « La fabrique des icônes » réunie jusqu'au 13 décembre une vingtaine de pièces célèbres issues de collaboration entre un éditeur et un designer.
Il y a des collaborations qui passent sous les radars, et il y en a au contraire qui, à peine dévoilées, sont érigées au rang de stars. Ce sont ces dernières que le FRENCH DESIGN by VIA a décidé de mettre à l'honneur jusqu'au 13 décembre. Imaginée pour témoigner de la diversité et de la fructuosité des collaborations entre les marques et les designers, l'exposition nommée « La fabrique des icônes », rassemble 22 pièces de design. Autant de créations auxquelles viennent se greffer une projection vidéo permettant de mieux cerner l'approche des concepteurs et des éditeurs, mais également quelques coupures publicitaires rappelant l'image commerciale de ces produits pour le consommateur.

Le succès, souvent surprise, jamais miracle
Devenues des références dans le monde du design, les pièces choisies l'ont été pour leur double succès, d’abord public, car leurs silhouettes sont aujourd'hui largement identifiées, puis industriel puisque plusieurs milliers d'exemplaires ont été vendus. C'est en grande partie sur ce critère que la sélection des pièces s'est établie, allant parfois jusqu'à prendre en compte la couleur ou la taille la plus demandée sur le marché. Mais au-delà de la notion commerciale, l'exposition trace avant tout les lignes de lecture permettant de comprendre l'origine de ces succès. Ainsi, chaque pièce est accompagnée d'un cartel sur lequel figure des thématiques récurrentes comme « Bestseller commercial », « Révélation changement sociétal » ou encore « Révélation technique. » Autant de catégories qui abordent de manière très didactique les raisons du succès de telle ou telle pièce.

Pour Jean-Paul Bath, directeur général du FRENCH DESIGN by VIA, « le produit iconique est souvent synonyme d’une création disruptive appuyée sur un savoir-faire ou une technologie innovante.» On notera par exemple la question du savoir-faire, artisanal ou industriel illustré dans l'applique Carmen réalisée par le duo Paulineplusluis en 2018 et fabriquée selon une technique unique adaptée à une machine dont il ne reste que deux exemplaires dans le monde. Mais comment aborder la création contemporaine sans parler des bestsellers du passé parmi lesquels la Chaise A sortie en 1935 chez Tolix ? Un modèle empilable et indestructible qui avait à l'époque rencontré un vaste succès grâce à la technique de galvanisation du zinc mise au point par son designer Xavier Pauchard, et qui totalise 89 ans plus tard, 10 % des ventes actuelles de la marque. Un produit devenu iconique pour sa praticité, mais aussi pour sa capacité à s'être inscrit dans époque et à rester d'actualité aujourd'hui. Ajoutez à cela les créations dont l'audace et la surprise ont permis d’atteindre le succès, à l'image de la suspension Vertigo de Constance Guisset sortie en 2010, ou de la chaise Moustache entrée dans les musées et sur les plateaux télé avant d'entrer dans les foyers.

Une scénographie toute tracée
Imaginée par le studio Passage, la scénographie de l'exposition propose un univers industriel (très) revisité. « Pour concevoir le décor de l'exposition, Samuel Perhirin et moi, nous sommes attachés à la notion de fabrication. Nous avons voulu comprendre comment un objet pouvait devenir une icône » explique Arthur Fosse. Un cheminement qui a naturellement conduit le duo vers les usines et plus précisément les marquages au sol présents le long des lignes de production. Des axes graphiques et évocateurs retravaillés dans des coloris très visuels parmi lesquels un vert intense, couleur signature du studio. Très linéaire, le décor composé de surface géométriques semblable à un tangram, a été imaginé pour s'ajuster et s'exporter facilement à l'occasion d'autres expositions. Autre parti-pris fort de cette scénographie, l'absence de toute hiérarchisation. « C’est une volonté arrivée dans un second temps pour offrir une forme de transversalité entre les époques et les styles. La chaise Tolix de 1935 prend ainsi place au pied d'une étagère Roche Bobois tandis qu'en face la canapé Borghese de Noé Duchaufour-Lawrence lui répond. »
Ce n'est donc pas tant une réflexion sur le succès, qu'un dialogue entre des grands noms du design tels que le studio 5.5, Tristan Lohner ou Philippe Starck et des grandes marques à l'image de Maison Pouenat, ALKI ou Fermob.


Fondatrice de White Dirt, Dana Harel joue avec l'argile pour faire naître Artifacts, six créations aux allures cabossées et brutes.
Artifacts est peut-être son projet le plus brut. Pourtant, Dana Harel n'en est pas à ses débuts. Après avoir manipulé le papier, le laiton, le porcelaine ou le plâtre, c'est de nouveau sur la terre que se sont portées ses mains. Un matériau qu'elle connaît bien et qu'elle s'est appropriée jusque dans le nom de son studio fondé en 2020 : White Dirt. Une évocation de l'argile kaolin, fréquemment utilisé pour ses porcelaines.
Pour ce nouveau projet, réalisé en collaboration avec valerie_objects, Dana Harel a réalisé deux vases, trois carafes et une tasse. Un trio visuellement très fort et conforme au style primitif et terreux de la designeuse. Comme dans plusieurs autres de ses travaux, elle s'est notamment appuyée sur « des fragments qui traînaient dans l'atelier » et les a utilisés « pour concevoir diverses formes. » Une liaison entre passé et présent traduite par l'apparence mi-antique, mi-moderniste de la collection.

Le temps comme inspiration
« J'ai grandi à Tel-Aviv, une ville ou se juxtaposent de vieilles ruines et de l'architecture Bauhaus qui était populaire dans les années 1920 » explique la créatrice. Une ambiguïté qui a sans doute influencé son style et l'écriture esthétique de son studio. À cheval sur les époques, Dana Harel qui habite à San-Francisco depuis près de trente ans, voue une certaine admiration aux sculptures anciennes érodées et porteuses des stigmates du temps. Une dualité stylistique et temporelle qui a notamment influencé la forme facettée de ses objets. Un univers radicalement opposé à toute forme de rigueur, d'où se dégage une certaine imperfection volontaire. « Je fais ma propre archéologie » conclut l'artiste donc chaque collection est grandement inspirée du temps qui passe.


Proposé à la vente par Steelcase, Ensemble est un module d'assise tout en rondeur, imaginé par Coalesse pour s'adapter à toutes les postures.
C'est toujours dans l'optique de gommer la frontière entre l'univers professionnel et le personnel, que Steelcase déploie une nouvelle assise. Imaginée pour prendre place dans les bureaux, Ensemble, a été imaginée pour répondre aux besoins ergonomiques des travailleurs. « La posture joue un rôle majeur dans la qualité de la conversation et de la réunion elle-même. La position lounge favorise une conversation plus humaine, moins guindée » détaille Florian Schulz, l'un des designers de Coalesse Design Group. Voués à être utilisés par des personnes actives, les coussins d'Ensemble ne sont pas aussi moelleux et profonds que ses semblables du salon. Un besoin relatif au maintien nécessaire pour écrire, lire ou assurer un rendez-vous sans s'affaler. Un choix également compensé par la mise en place d'un réglage progressif du dossier. Le système dissimulé dans l'assise s'ajuste par la simple manipulation d'une sangle visible à l'avant du mobilier. Un choix technique mais aussi esthétique puisque sa disposition lui confère son statut d'élément essentiel.

Une allure informelle pour un confort accru
Tournée vers des designs biophiliques - un concept utilisé pour accroître la connectivité des occupants à l'environnement naturel grâce à l’évocation ou la présence de la nature -, l'agence de design a réfléchi à la manière dont un aménagement lounge pourrait serpenter dans une pièce comme une rivière ou ressembler à un paysage vallonné. « C'est ainsi que nous avons eu l'idée de formes courbes, fluides tant en longueur qu'en hauteur. Dès le début, nous voulions éviter les arêtes vives et les angles vifs » Une réflexion qui a poussé les designers à concevoir Ensemble sous forme de modules. Ronds et organiques, ces derniers peuvent ainsi s'assembler pour former des lignes ou des îlots au sein des espaces de travail. Chaque élément, fixé sur un système de rails, peut aussi être agrémenté de modules complémentaires comme des tables, des bacs à plantes ou des cloisons (appelées des screens). Une modularité et une adaptabilité pour envisager le travail sous un nouvel angle.


Le designer Philip Nemeth nous parle du dessin inimitable de la 911 et se livre à une analyse comparative entre l’une des plus anciennes et l’une de ses plus récentes déclinaisons.
Sur huit générations et depuis plus de soixante ans, les 911 se succèdent inlassablement, intégrant avec aisance toutes les vagues culturelles et les modes successives. Intemporelle mais toujours de son temps, s’il ne devait rester qu’une seule auto symbolisant ce qu’il y a encore d’immuable dans la société occidentale de la seconde moitié du XXe siècle et de la première partie du suivant, ce serait probablement elle.
Retrouvez également l'article complet dans le numéro 221 d'Intramuros, disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne.

Avec son projet Yacht, la marque italienne Modulnova s’ancre un peu plus dans le design contemporain. Un concept mélangeant la qualité des volumes et des lignes avec des matériaux de qualité, propre à la marque, pour un résultat tout en volupté et élégance.
Créer un équilibre entre la pureté des volumes et la richesse des matériaux naturels, c’est tout le principe du concept Yacht développé par Modulnova. Un projet de salle de bain qui combine l’utilisation du marbre Appennino au bois de noyer Classic aux veines continues et enveloppantes avec plusieurs systèmes d’aménagement de l’espace.
Une réalisation « haute couture »
Le corps central du meuble vasque est recouvert de marbre Appennino, avec un plan de 10 cm et un panneau à lattes qui renforce la continuité de la veine. La paroi est elle aussi recouverte d’un panneau en Appennino, dans la finition Sense. Soucieuse des détails, la marque propose une porte travaillée avec une expertise artisanale digne de la haute couture. Celle-ci est en effet réalisée avec la technique du pliage, inclinée à 30 degrés pour une épaisseur de 3 cm. Au-dessus, le miroir Blade est réalisé en finition Bronze ce qui renforce d’autant plus le style de la porte et du plateau, offrant une continuité visuelle à toute la pièce.
Un projet modulable
Le projet se définit également par ses larges propositions d’agencement, permis notamment par le système de cloisons en noyer massif Solid. Celle-ci permet en effet de diviser la pièce de manière naturelle et esthétique, avec un nombre important de possibilités d’agencement de l’espace, pour un agencement de la pièce selon les envies.

La ville de Paris remettait, mardi 17 septembre, les Grands Prix de la Création 2024. Une récompense imaginée pour valoriser des créations en cohérence avec les enjeux sociétaux.
A Paris, berceau des métiers d’Art, les savoir-faire d’hier ont été récompensés pour répondre aux enjeux de demain. Mardi, la mairie de Paris récompensait sous les ors de la salle des fêtes de la mairie, huit Grands Prix de la Création destinés aux domaines du design, de la mode et des métiers d'art. Une manière de « soulever des enjeux sociétaux et notamment environnementaux » décrit Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint de la mairie de Paris en charge du commerce et de l'artisanat. Une ambition portée par des fabrications locales et énergiquement pauvres, mais aussi par des questionnements quant au travail et au sourcing de la matière. Accompagnés par leurs présidents de jury, les lauréats ont reçu une dotation de 18 000€ destinée à pérenniser leurs entreprises naissantes.

Le design qui prend forme
Cette année, le jury design présidé par Constance Guisset – designeuse elle-même récompensée en 2017 – a souhaité « privilégier des personnalités au clair dans leurs avancées, tant dans leur rapport à l'artisanat qu'à l'industrie ». Wendy Andreu a ainsi été récompensée du Prix révélation pour son travail de développement d'un textile ni tricoté ni tissé, mais collé destiné notamment à la 2D comme à la 3D. Marlène Huissoud repart de son côté avec le Prix engagement pour ses créations sculpturales à destination des pollinisateurs. « Un travail de fourmis à destination des insectes, mes premiers clients » s'amuse la créatrice.

La mode qui rhabille les habitudes
Côté mode, le jury présidé par le fondateur de la marque Pigalle, Stéphane Ashpool, a souhaité insuffler « un élan de développement aux structures ni trop récentes, ni trop installées. » Un parti-pris pour lequel Lucille Thièvre, qui a fait ses débuts chez Hermès et Givenchy s'est vu attribuer le Prix révélation pour ses pièces féminines et inclusives. Mossi Traoré, figure confirmée de la scène mode et fondateur des Ateliers d'Alix reçoit quant à lui celui de l'engagement pour ses conceptions textiles à base de matière organique. À noter également le Prix accessoires attribué au jeune créateur de 22 ans, Philéo Landowski, qui explique mêler « la forme identitaire et le confort de chaque chaussure, par une approche structurelle de l'objet », et le Prix accessoires bijoux remis à Kitesy Martin pour sa marque de bijoux confectionnée à partir des stocks dormant de grandes maisons de couture. Une manière de faire naître « des associations inattendues et de nouveaux équilibres. »

Les métiers d’art d’hier repensés pour demain
Enfin, le jury des métiers d'art porté par le regard de Chloé Nègre selon qui « les dossiers sélectionnés ont eu pour point commun de faire un pas de côté pour aborder la création par une approche centrée sur la recherche », a remis deux récompenses. La première dans la catégorie révélation pour Antonin Mongin. Créateur surprenant, le docteur en design s'est penché sur les cheveux et leur valorisation par le biais d'objets quotidiens comme des sacs ou des bijoux. Une pratique courante au XIXe siècle qu'il développe sous un jour nouveau pour remplacer la fourrure animale. Côté engagement, le prix a été décerné à Tony Jouanneau, designer produit tourné vers l'écoconception et le biodesign illustré récemment par la création d'une teinte naturelle à base d'une espèce invasive d'oursins au Japon.
Autant de talents à suivre, qui, au-delà des savoir-faire, participent depuis près de trente éditions, à l'ouverture de nouvelles pistes.


L'objet, cette fiction
Une réflexion, une intention, un rêve.
En prêtant l’oreille au murmure de leurs chimères, David Lynch, Erwin Wurm, Genesis Belanger, Tom Sachs et Alessandro Mendini développent un rapport, conscient ou inconscient, à l’objet, allant bien au-delà de la fonction.
Coup de grâce porté à la disparition de la décoration, éloigné de ce qui l’avait pourtant autrefois mis à mal – le fonctionnalisme, le Mouvement moderne –, l’objet rêvé, qu’il soit organique comme ceux de Lynch ou empreint d’un quotidien industrialisé comme les créations de Wurm, est ici toujours métamorphosé, réinventé, apostille d’une création devenue oeuvre, d’un usage transformé en désir.
Aux antipodes de l’objet industrialisé, pensé il y a soixante-dix ans pour apporter fonction aux foules mais devenu « collector », la rencontre entre l’art et le design, entre l’artiste et l’objet, engendre une création aussi sincère dans son intention que dans son usage. Un usage restant à inventer, liberté de faire du rêve d’un autre son songe quotidien.

Sommaire
Design 360
Design Story
Laurids Gallée : La passion du faire
Zaven : Géométrie haute en couleurs
Le Design hardware de Jean-Baptiste Durand
Nao Tamura : Relier tradition et progrès

Faye Toogood : Artistique éclectisme
Objects With Narratives : Tisser un lien entre l'homme et l'objet
Bethan Laura Wood : Naturellement inspirée
AojieRou : Mode sans frontière
Porsche 911 : Inlassable icône

Masterpiece
David Lynch : Artiste total
Erwin Wurm : L'objet absurde, ou la quête éternelle de la sculpture
Tom Sachs : Détournement esthétique

Genesis Belanger : La céramique engagée
Alessandro Mendini : Design pictural et critique

In-situ
Courrèges : Nouveau satellite pour marque iconique
Crosby Studios x Alexander Wang : Radicalité immersive

In the Air
News
Agenda
Retrouvez ce numéro en kiosque mais aussi directement sur notre boutique en ligne.

À l'occasion de l’exposition "Chromo Sapiens" dédiée à la couleur, Le FRENCH DESIGN by VIA expose jusqu'au 15 septembre 20 chaises illustrant tour à tour, la puissance visuelle des teintes dans l'univers du design.
Disparue pendant plusieurs décennies au profit d'une certaine sobriété ou de la forme, la couleur fait depuis quelques années son grand retour dans nos intérieurs. Plutôt appliquée par le biais de pièces pop rappelant les décennies les plus teintées de l'histoire du design, elle semble encore cantonnée à un éventail de marques qui affichent aujourd'hui un contrepied esthétique avec les coloris passe-partout encore largement en vogue.
C'est lors de l’exposition Design x Durable x Désirable que l'idée d'exposer la couleur est apparue, raconte Jean-Paul Bath, directeur du Le FRENCH DESIGN by VIA. « Les coloris tournaient toujours autour des beiges, des marrons et des verts ce qui nous a amené à nous demander si cette nouvelle tendance ne signait pas la fin de la couleur dans le domaine du meuble. » Une préoccupation d'autant plus grande à ses yeux, que la France « est aujourd'hui très reconnue dans ce domaine difficile où de nombreuses connaissances sociologiques comme historiques sont nécessaires. »

Une “french touch” que l'institution a mis en avant par l'intermédiaire de cinq pôles, comme autant de manières d'envisager la couleur et de la différencier. Focalisés sur une seule typologie de mobilier à savoir la chaise, objet emblématique de la création design, Le FRENCH DESIGN by VIA « ne voulait pas que les visiteurs se disent que le vert est beau car il est apposé sur un bureau ou le violet est laid, car il recouvre un canapé. »
Accompagné sur la mise en place de l'exposition par le Comité français de la couleur pour les éléments de langage, et par le studio Uchronia pour la scénographie, Le FRENCH DESIGN by VIA a souhaité mélanger tous les styles, toutes les gammes et toutes les marques. « Qu'il s'agisse de maisons connues et ou de créateurs indépendants, notre but était avant tout de montrer comment la couleur apporte une autre dimension au design ; montrer sa capacité à faire appel à nos sens et à notre imaginaire. » précise Jean-Paul Bath.

La couleur, une source d'identité
Situé entre l'opposition et la complémentarité par rapport à une chaise classique, « Nuancer ses collections » regroupe quatre assises alternatives. Plus longue, plus courbe, ou même double, les modèles de cette sélection jouent avec la couleur pour sortir des sentiers battus. Parmi eux, Hemicyle confident trouve une place singulière. Réalisé par Philippe Nigro, en collaboration avec Ligne Roset et le Mobilier National (institution qui gère notamment l'ameublement du Sénat et de l'Assemblée nationale, d'où le nom de la création), « ce fauteuil se prêtait à être habillé. » Imaginée pour une gamme de cinq modules reprenant le principe constructif des dossiers en S, cette création était avant tout « une page blanche destinée à accueillir la couleur » pour Philippe Nigro. Jouant sur les vues entre intérieur et extérieur, son design était particulièrement propice. « Nous avons réalisé plusieurs essais avec différentes teintes et plusieurs matériaux. J'aime jouer sur les nuances et j'ai toujours aimé développer des gammes chromatiques. À ce titre, c'est un fauteuil intéressant pour lequel nous avons fait plusieurs essais, dont un mix jaune et écru lors du salon de Milan. » Un jeu parfois osé que le designer revendique comme « une invitation à s'amuser après une période de morosité. Il y a peu de limites si ce ne sont d'éventuels jeux de trames ou la tenue du tissu, alors autant ne pas être trop sage ! » conclut-il.

La couleur, parti-pris d'un univers
En design, parler de couleur, peut être parler d'identité. Pour Jean-Paul Bath, directeur de Le FRENCH DESIGN by VIA, « certaines marques ont de suite été évidentes comme Sarah Lavoine et son bleu signature, Fermob pour qui la couleur est inscrite dans le positionnement stratégique, ou encore Jean-Charles de Castelbajac et son utilisation des couleurs primaires. » Autant de créateurs qui utilisent le cercle chromatique comme un vecteur d'émotions. Parmi les pièces les plus visuelles de la section « Pigmenter sa différence », le fauteuil Sunny signé par le studio Uchronia, sort du lot. Inspiré par le lever du soleil autant que par la chaise confidente inventée sous Napoléon, l'assise se pare d'un dégradé d'orange, la couleur signature de la marque. Guidé par l'envie « d'apporter de la joie et de la couleur dans les intérieurs », le studio Uchronia « imagine souvent la couleur avant la forme » raconte Clémentine Bricard. Rappelant les années 70 avec le chêne laqué et le tissu Waving flower de la manufacture de soie Prelle, Sunny est « un mélange organique et graphique né d'une volonté d'expérimentation. »

La couleur, symbole de vie et d'interaction
Complice de formes pas si conformes, la couleur attire ou repousse, mais laisse rarement indifférent. C'est généralement de sa capacité à accrocher le regard que pourra découler dans un second temps une analyse plus formelle. Imaginé dans un espace nommé « Attraction carnation », Hexomino disco est au-delà de la chaise. Véritable concept, elle est le fruit d'une collaboration entre le studio Sam Buckley et Zyva studio. Destiné à n'être qu'une NFT à ses débuts, la création a ensuite été matérialisée pour constituer avec quatre autres éléments de mobilier, l'Hexomino Disco collection. Réunis autour du concept des hexominoses selon lequel il n'existe que 35 combinaisons différentes pour assembler six cubes, le fauteuil a été imaginé comme un puzzle géant. « Si nous avons fait en sorte d'obtenir une forme qui ressemble à une assise, le positionnement des couleurs est lui complètement hasardeux » détaille Anthony Authie, directeur et designer de Zyva Studio. Répartie mathématiquement en cinq familles, chaque hexominose a été affublée d'une couleur. « Nous avions choisi un dégradé, du bleu au vert en l'occurrence que nous avons séquencé en cinq de manière à obtenir des teintes très saccadées, mais un enchaînement fluide. » De ce savant mélange entre règle organisée et jeu aléatoire est né « une sorte de paterne de l'ordre du pixel de camouflage » analyse le créateur qui entretient dans ses conceptions un lien très étroit avec la couleur. « J'ai travaillé dans une agence d'architecture pendant des années et j'ai été frappé par la différence de langage entre chaque corps de métier. Le seul langage commun sur un chantier était celui des couleurs hautes densité (fluo) que chacun déposait sur les éléments. » Une signalétique aujourd'hui introduite dans ses projets. « J'aime quand les verticales et les horizontales se fondent et que cela floute les frontières. C'est quelque chose que l'on retrouve chez Hexomino disco et qui permet de s'interroger sur les raisons de définir telle ou telle chose comme cela. C'est l'un des intérêts de la couleur dont la symbolique est à mes yeux celle du vivant. » Et cela tant dans la nature, que dans les intérieurs.

Buckley ©Felix Dol Maillot
La couleur, témoignage d'une époque
Existe-t-il réellement une apogée du design ? Difficile de répondre à la question. Il est néanmoins possible de dire que certains design traversent mieux les époques que d'autres. Mais quelle est la place de la couleur dans cette quête d'intemporalité ? Si certaines marques jouent la carte de la sobriété, d'autres valorisent au contraire des design fort évoquant un patrimoine décoratif riche. C'est le cas de Rinck et son fauteuil 73 exposé dans la section « Apogée colorée ». « Pour faire simple, je ne supporte ni le noir, ni le blanc, ni le taupe ou tout ce qui est facile et blème » annonce Valentin Goux, directeur artistique de la marque. « J'aime jouer avec les présupposés du design pour sortir des coloris plus pop. Notre métier est justement de faire envisager tous les possibles aux clients. Donc en poussant les motifs colorés loin, j'espère donner l'envie d'un élément moins sage que ce que l'on voit souvent ! » Inspiré par un fauteuil de la marque présenté en 1973, le créateur explique avoir imaginé le tissu – réalisé par Thévenont - à partir d'un dessin de feuille d'arbre datant de 1938, réinterprété dans une version cubiste. Une inspiration d'hier pour répondre au besoin de demain. « La couleur a disparu sur les dernières décennies, mais elle revient. C'est un balancier de génération qui s'opère et dans lequel la couleur a une véritable carte à jouer. Il y a fort à parier qu'une personne qui a grandi dans un intérieur grège voudra certainement un intérieur plus pop, d'autant que nous sommes aujourd'hui dans une période d'éclectisme. » Une vision qui souligne le pouvoir émancipateur de la couleur, notamment lorsqu'elle est appliquée aux objets du quotidien.

La couleur, vecteur d'émotions
Souvent associée à une matière, la couleur est généralement le fruit d'un cheminement industriel. Que la matière induit la couleur ou que ce soit l'inverse, le résultat témoigne parfois d'une recherche mêlant innovation et esthétisme. Par l'espace nommé « Archéologie de la couleur », Le FRENCH DESIGN by VIA propose notamment un aperçu du travail de YuTyng Chiu pour Komut. Combinaison totale entre la matière et la couleur, le procédé de fabrication par impression 3D donne à voir une structure nue aux formes courbes. « Je suis née dans un petit village de la côte taïwanaise nommé Taitung. Ma palette de couleur est donc largement inspirée de la mer, de la forêt et de la montagne » explique cette ancienne designer textile qui revendique s'inspirer des années 70 et des formes féminines. « Ce qui m'intéresse ce n'est pas directement de lier la couleur et la forme, mais la couleur et l'émotion. Exposer cette chaise bleu azur n'est pas un hasard. C'est la couleur de la paix et de l'atmosphère. Donc en travaillant des couleurs douces et des formes courbes, je parviens à donner à des matériaux problématiques destinés au rebut de l'industrie automobile, une apparence douce et agréable. » Consciente de la diversité des marchés, la créatrice diversifie également sa collection à des couleurs plus pop en accord avec leur temps.

Si la couleur est depuis la nuit des temps indissociable de notre monde, elle évolue cependant au gré des modes et des esprits. Que ce soit pour amener de la vie, questionner, s'identifier ou révolutionner, elle est souvent le reflet de son concepteur. Personnelles dans leur interprétation mais globales dans l'intérêt qu'elles suscitent chez les amateurs de design, quelques chaises partiront à Hong-Kong du 5 au 7 décembre pour s'exposer dans le cadre de la Design December. Un voyage qui s'annonce haut en couleurs !

À l’occasion de la Paris Design Week, la marque XXL Maison prend ses quartiers au sein de sa boutique avenue de Wagram pour présenter ses nouvelles collections, mais également lancer son nouveau programme destiné à renforcer sa politique de partenariat avec les professionnels, lors d’une soirée spéciale le 6 septembre.
Créée en 2008 par Thierry Teboul et Nacer Bekki, la franchise XXL Maison compte aujourd’hui plus de 60 enseignes réparties partout en France. La marque propose des produits inspirants, dont le design est pensé par son bureau interne dédié, à raison de deux collections par an. La particularité de la marque réside dans son concept de personnalisation puisque chaque meuble est proposé avec des options de couleurs, matières et tailles afin d’être fabriqué sur mesure, à la demande du client dans ses usines au Portugal et en Italie.
Un nouveau programme pour les professionnels présenté lors de la PDW
Pour la Paris Design Week organisée du 5 au 14 septembre, la marque ouvrira son showroom de la rue Wagram pour y présenter ses collections iconiques. Au cours d’une soirée spéciale qui se tiendra le vendredi 6 septembre, XXL Maison lancera officiellement son nouveau programme à destination des professionnels du secteur. Un programme B2B, incarné notamment par le partenariat avec l’architecte Gaëlle Cuisy, qui co-dirige le cabinet GplusK avec son associée Karine Martin. Un partenariat pensé dans l’optique de faire valoir les services de la marque, qui souhaite proposer des avantages et un accompagnement spécialement pensé pour les professionnels dans l’élaboration de leurs projets d’intérieurs.

Un showroom XXL en guise de vitrine
Cette participation à la Paris Design Week sera également l’occasion pour la marque de présenter ses pièces iconiques et nouvelles collections, puisque l’espace de 1000 m2 exposera près de 20 collections différentes, dont ses deux collections annuelles pour le salon et la salle à manger, dont le design a fait l’objet de plusieurs récompenses. Le rendez-vous est pris !

Inscription à la soirée du 6 septembre via ce lien : https://xxl-service-professionnel.com/we-love-design-week/

Après Megève, c'est sous le soleil cannois que la Range Rover House a ouvert ses portes du 27 juin au 12 juillet. L'occasion de découvrir les cinq nouveaux modèles de la Celestial Collection.
Plein phare sur la french Riviera. Après les sommets enneigés avec vue sur les massifs boisés, Range Rover ouvre sa résidence d'été face à la Méditerranée. Une expérience qu’ont pu vivre, du 27 juin au 12 juillet, une poignée de convives triés sur le volet. Nichée dans les hauteurs de Cannes, la villa met en scène l'esprit de la marque. L'édifice contemporain et massif impose son cadre dans lequel les teintes dorées se lient au modernisme architectural.
Un espace au sein duquel la marque a personnalisé chacune des sept chambres à l'effigie d'un de ses véhicules. Un cadre immersif empreint de luxe comme en témoignent les nombreuses activités proposées. Outre la dégustation de caviar de Neuvic, l'atelier de création de bougies avec 1854 La Rose ou encore l'initiation au cuir avec Berluti, Range Rover a offert une expérience technique et design dans son univers. La Range Rover Design Masterclass a été l’occasion pour les invités de plonger dans le domaine du design automobile en accédant aux techniques et méthodologies employées par l'équipe de développement pour transformer les concepts en réalité. Un instant technique mis en pratique par la possibilité d'un essai routier. Une parenthèse imaginée entre les eucalyptus et les oliviers, pour se détendre et se laisser conduire à deux pas de la croisette.

Une nouvelle collection mythique
Tantôt références cosmiques, tantôt références mythologiques, Gaea, Theia, Io, Vega et Sol, prêtent leurs noms à la nouvelle collection de chez Range Rover : Celestial collection. Cinq nouveaux véhicules haut de gamme inspirés des anciennes croyances et des histoires grecques. De quoi recentrer logiquement cette présentation et la Range Rover House sur l'un des hauts lieux historiques et chic du pourtour méditerranéen.
Pour cette première collection de l'équipe SV Design, le contenu a été méticuleusement sélectionné. Jantes de 23 pouces, freins en carbone céramique, capots en fibre de carbone et la présence d'inscriptions personnalisables sur la console et les marchepieds. Mais c'est véritablement par la couleur que cette collection très haut de gamme tire son épingle.

Directement inspiré de la terre et de la mer, le modèle Gaea qui doit son nom à la protectrice grecque de la terre, arbore une peinture extérieure Vert Terre Mat rehaussée par des étriers en céramique couleur bronze. Autre référence mythologique, Theia, une titanesse associée à la vue et à la lumière, s'incarne dans une peinture grise ilménite satinée aux tons chauds, rehaussée d'un soupçon d'écailles métalliques représentant la Lune. Un choix esthétique qui tranche radicalement avec les jantes en finition or champagne. Côté cosmos, Io et Sol proposent deux alternatives très vives aux teintes naturelles. Réciproquement inspirées du corps le plus volcanique du système solaire, et du Soleil comme symbole de vie, chacune des voitures s'imposent dans un orange lumineux sophistiqué, ou bien un jaune brillant. Une vitalité esthétique contrebalancée par le modèle Vega – en hommage à l'astronome français Urbain Le Verrier -, dont le bleu de l'extérieur est une référence à une étoile de la constellation de la Lyre.

Une diversité visuelle des extérieurs auxquels s'ajoutent les nombreux aménagements intérieurs possibles. Pour Géraldine Ingham, directrice générale de Range Rover, « Il s'agit avant tout de créer des véhicules avec lesquels les utilisateurs peuvent établir des liens personnels. » Une volonté déterminée par l'expérience autant que l'esthétique, mais également caractérisée par l'expertise Bespoke. En témoigne le SV Riviera Edition, limitée à dix exemplaires, permettant de pousser l'automobile à une expression paroxystique du luxe Range Rover.

Présentée début juillet, la Polestar Concept BST inscrite dans l'esthétique de la marque, amorce d'ores et déjà un virage sportif.
Petite surprise dans le monde de l'automobile, la Polestar Concept BST semble signer une véritable envolée pour la marque suédoise. Cette dernière avait en effet annoncé les commercialisations des modèles 5 et 6 – un GT et un roadster - courant 2025 présageant d'une année importante pour l'ancienne sous-marque de Volvo. Mais c'était sans compter sur cette dernière révélation. Présente lors du festival de vitesse de Goodwood au Royaume-Uni, la Concept BST « illustre jusqu'où nous pouvons pousser notre marque en termes de performance. C'est une démonstration de la façon dont nous pourrions appliquer la formule BST à notre gamme à l'avenir » note Thomas Ingenlath, PDG de Polestar. Une ambition technique, mais également design pour ce véhicule sportif qui conserve les codes esthétiques de la marque dans une version basse et boostée.

La sportive à la sauce Polestar
Pour son nouveau modèle, la marque est repartie de son modèle 6 en reprenant un profilé quasi similaire et le toit décapotable. Une petite sœur aux détails néanmoins plus agressifs, taillée pour les circuits. Fidèle à l'esthétique Polestar, sobre et linéaire, le Concept BST, proposé dans une finition argentée classique, n'accumule pas les arrêtes et les facettes et priorise une coupe très anglée. Sur sa longueur, le véhicule se contente d'un double renfoncement haut et bas sur la partie centrale et arrière. Un écho mutuel qui affine visuellement la hauteur de la portière et accroît son allure fuselée. De quoi mettre en avant les jantes 22 pouces soulignaient par des freins jaunes. En guise de finition un flocage BST au niveau du bas de caisse et le numéro 6 sur le capot viennent renforcer la sportivité du véhicule.

Une numérotation aussi esthétique qui souligne et surélève deux zones d'aérations contribuant elles aussi à l'allure offensive du modèle. Conçus dans un polymère noir mat, ces éléments rappellent les splitter et les ouïes latérales, attributs synonyme de rapidité et d'élégance. Au centre, enfin, quatre feux se répondent créant un double axe géométrique. De quoi mettre en valeur la finesse des lignes, parmi lesquels les rétroviseurs, quitte à mettre en avant la platitude de l'ensemble.

À l'arrière, l'influence de Polestar résonne tout particulièrement avec un coffre plus long que haut. L'ouverture bordée d'une ligne lumineuse fait également référence au dépouillement commun à tous les modèles. Sportback, la Polestar est surélevée d'un aileron, évocation ultime du sport auto. Fixé sur la partie haute de la voiture, il vient asseoir l'ensemble en évitant la surcharge et en libérant le coffre. De quoi laisser apparent le détail central, originellement tiré du modèle 6, et dont la Concept BST n'est finalement qu'une copie plus graphique et dopée.